16 juillet 2016
Nous rejetons les attaques à Nice
Un nouvel acte terroriste secoue la France, le troisième en moins de deux ans. Lors des célébrations pour la fête nationale française, au moins 84 personnes sont mortes, écrasées par un camion qui a percuté la foule à grande vitesse sur la Promenade des Anglais, à Nice. Il y a aussi des dizaines de blessés. Le gouvernement français affirme qu'il s'agit d'une « attaque terroriste ». Bien qu'aucun groupe n'ait revendiqué l'attaque, il est probable qu'elle soit l'œuvre de l'Etat islamique, ou au moins de ses partisans, dans le cadre d'une augmentation des attaques qui accompagnent la dynamique de recul territorial du « califat » que ce groupe a « fondé » au Moyen-Orient.
La LIT-QI condamne résolument cette attaque, et nous sommes solidaires de toutes les victimes et des proches des défunts.
De telles actions ne méritent que la condamnation sans équivoque du mouvement ouvrier et social et de tous les partis qui se revendiquent comme de gauche. On a beau essayer de le justifier politiquement, le fait est que ces attaques ne sont pas dirigées contre les gouvernements européens, les vrais responsables des politiques d'austérité, des attaques contre la classe ouvrière, des pillages et des guerres coloniales au Moyen-Orient, mais contre les travailleurs – il y a beaucoup d'enfants et d'immigrants parmi les victimes –, qui ne sont en rien responsables des politiques génocidaires de l'impérialisme européen et yankee. Au contraire, ces travailleurs en sont également victimes.
Cette attaque est d'autant plus réactionnaire si on considère le moment politique où elle intervient. Depuis des mois, la classe ouvrière organisée, en alliance avec d'autres secteurs sociaux, fait face à l'assaut du « socialiste » Hollande qui cherche à imposer un nouveau code du travail qui élimine les conquêtes historiques de la classe ouvrière et de la jeunesse précarisée. La défaite de ce plan d'attaque est à l'ordre du jour. La disposition à la lutte de la classe est énorme. Le principal obstacle reste toujours la position vacillante et de conciliation de la bureaucratie syndicale, en particulier la CGT. Dans ce contexte, cette attaque sera sans aucun doute utilisée pour tenter de vaincre cette lutte héroïque ; et, en même temps, elle peut favoriser dans une certaine mesure Hollande, et même des secteurs de droite, comme le Front national.
A l'échelle nationale, l'attaque a servi d'excuse pour le gouvernement impérialiste de Hollande pour prolonger de trois mois « l'état d'exception » en vigueur depuis les attentats de novembre à Paris. Cela signifie davantage de limitation des droits démocratiques de base pour la classe ouvrière en France, dont les villes sont – aux dires du président français lui-même – sous « vigilance absolue » de 10.000 militaires en plus.
D'autre part, sur le plan extérieur, elle apporte de l'oxygène à l'offensive française en Irak et en Syrie – en alliance avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Russie –, sur la base du maintien d'Assad au pouvoir pour étouffer la révolution syrienne et régionale, au nom de la « bataille globale » contre l'Etat islamique réactionnaire.
La LIT insiste sur le fait que les coupables pour les catastrophes que nous voyons au Moyen-Orient et aux frontières européennes, ce sont les gouvernements et l'impérialisme. Les responsables de la pauvreté grandissante et du chômage chez les Européens, ce sont les cabinets de l'UE. Cette attaque sera utilisée, comme les précédentes, pour déclencher une nouvelle offensive répressive contre les travailleurs qui se battent pour leurs droits historiques, contre les immigrés, contre les musulmans et les réfugiés.
Seule la mobilisation indépendante des peuples et des opprimés, unis à la classe ouvrière et les peuples des pays européens, sera en mesure de vaincre l'EI et l'impérialisme qui met en œuvre des guerres sanglantes pour défendre ses mesquins intérêts.
Secrétariat International de la
Ligue Internationale des Travailleurs - Quatrième Internationale
16 juillet 2016