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Ligue Communiste des Travailleurs

Section belge de la Ligue Internationale des Travailleurs -
Quatrième Internationale (LIT-QI)

« L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes. » K. Marx

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Avec le peuple grec contre le « plan de sauvetage » !
L'Union européenne est l'Europe du capital et de la crise !

Papandréou, le contremaître de la Troïka (la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI), qui en moins de deux ans a soumis le peuple grec à cinq plans successifs d'ajustement, chacun d'eux plus brutal que le précédent, a annoncé le 2 novembre un référendum sur le deuxième « plan de sauvetage » de la Grèce, adopté quelques jours plus tôt lors du sommet européen de fin d'octobre.
   Ce n'est pas que le « socialiste » Papandréou soit devenu subitement un amoureux de la démocratie. Détesté par le peuple grec, politiquement isolé et en situation de crise, il a été contraint de manœuvrer désespérément pour faciliter l'adoption du nouveau « plan de sauvetage ». Mais une chose est la manœuvre politique en Grèce et autre chose son impact dans l'Union européenne (UE).

La panique dans l'UE

Ainsi, la simple annonce du référendum et la possibilité que le peuple grec puisse se prononcer et dire NON au « plan de sauvetage » (rejeté par 80 % de la population) ont déclenché la panique dans l'UE et viennent de mettre sens dessus dessous les accords du Sommet européen.
   Après l'annonce de Papandréou, les chefs de l'UE, à commencer par Merkel et Sarkozy, se précipitèrent comme des fous sur la Grèce avec du chantage et des menaces. Ils retirèrent les 8 milliards promis, menacèrent avec son expulsion de l'euro et de l'UE et annoncèrent les pires calamités imaginables pour le peuple grec.
    Voyons donc ! Si Merkel, Sarkozy et les banquiers avaient déjà décidé le plan, à qui cela pouvait-il passer par la tête que ce dernier, qui lie trois générations de Grecs des pieds et des mains, pourrait être décidé par un référendum populaire ? Il ne manquait que cela ! En outre, le mauvais exemple affectait non seulement la Grèce, mais aussi les plans d'ajustement de l'Irlande, du Portugal, de l'Italie et de l'Etat espagnol.
   Moyennant des pressions énormes, l'UE et le FMI ont finalement obtenu que Papandréou retire le référendum proposé et commence des pourparlers, au milieu d'une crise politique extraordinaire, pour créer un gouvernement grec « d'union nationale » encore incertain, qui doit mettre en œuvre les mesures dictées par la Troïka.

L'Union européenne : un instrument de guerre antidémocratique au service des banquiers

L'UE a montré une fois de plus, de façon particulièrement sévère, qu'elle est un instrument incompatible avec la démocratie et une arme de guerre au service des banquiers et des grands capitalistes pour piller les travailleurs et les peuples d'Europe.

Le « sauvetage » est la destruction et l'asservissement de la Grèce

Merkel, Sarkozy, Barroso et leur clique, soutenus par Rajoy et Rubalcaba, [1] visent à apparaître comme les « sauveurs de la Grèce » - le comble du cynisme - alors que ce sont eux qui, en moins de deux ans, ont dévasté le pays comme si une guerre y avait sévi. Ce sont eux également qui viennent d'approuver le deuxième « plan de sauvetage », un plan qui accentue encore davantage la dévastation sociale et économique de la Grèce, transforme le pays en un protectorat colonial directement géré par la Troïka (qui s'installe en permanence à Athènes) et asservit le peuple grec durant des décennies.

La zone euro et l'UE se fissurent

Le coup de pouce que l'annonce du référendum a donné à la crise de l'UE a finalement torpillé les résultats du dernier Sommet de l'UE, un Sommet qui avait été présenté comme « historique » et qui était supposé résoudre de façon « définitive » l'insolvabilité des grandes banques européennes, le problème de la dette grecque et la « crise de l'euro ».
   En fait, nous sommes en présence de la panique des maîtres de l'Europe face à l'effondrement du projet qu'ils ont choyé au fil des décennies. La réunion du G20 à Cannes a montré que tous les problèmes de l'UE persistent et s'aggravent, que la continuité de la zone euro et l'UE elle-même est ouvertement mise en question, et que c'est le moment d'envisager la nécessité d'une alternative socialiste révolutionnaire à cette Europe du capital qui nous mène à la ruine dans sa chute.

Pour la Grèce : rejeter le « plan de sauvetage », cesser de payer la dette, abandonner l'euro et l'UE, appeler à la solidarité et prendre des mesures drastiques d'autodéfense

Le second « plan de sauvetage » de la Grèce est la catastrophe certaine pour le peuple grec. C'est une catastrophe qui finira en outre - personne n'en doute - par expulser la Grèce de la zone euro après que tout son patrimoine national a été pillé. 
    La première condition pour échapper à la catastrophe est donc de rejeter le « plan de sauvetage » et de cesser de payer une dette qui est totalement illégitime, sachant que cela conduit inévitablement à la sortie de la zone euro et l'UE elle-même.
   Ceci dit, si la Grèce rejette le paiement de la dette et sort de la zone euro et de l'UE, il est absolument certain qu'elle fera l'objet d'un boycott impitoyable de la part des puissances capitalistes, à commencer par l'UE, afin de torpiller le pays et d'offrir une leçon exemplaire.
   Par conséquent, le rejet du plan et du paiement de la dette n'a de sens que s'il est accompagné par deux choses fondamentales : premièrement, la solidarité la plus serrée de la classe ouvrière européenne avec les frères grecs et contre ses propres gouvernements ; et d'autre part, la mise en oeuvre de mesures anticapitalistes drastiques d'autodéfense, telles que l'expropriation et la nationalisation, sous contrôle ouvrier, de la banque et des industries stratégiques et des services clefs, ainsi que la mise en place du monopole du commerce extérieur et de contrôles stricts sur les mouvements de capitaux. En outre, la lutte ne pourra pas triompher dans un pays isolé et en dehors de la perspective d'une autre Europe, celle d'une Europe Unie des travailleurs et des peuples, les Etats-Unis socialistes d'Europe.

Solidarité avec le peuple grec. Leur combat est le nôtre !

La bataille du peuple grec est la nôtre. Ils dépendent des travailleurs et des peuples européens et nous dépendons d'eux. La solidarité doit se manifester dans la rue. Leur combat est le nôtre. Leur victoire sera celle de nous tous.
Solidarité avec le peuple grec contre le « plan de sauvetage » !
NON au paiement de la dette !
A bas l'Union européenne !
Pour des Etats-Unis socialistes d'Europe !

Corriente Roja
Le 5 novembre 2011


1 Les candidats aux élections générales en Espagne, pour le PP et le PSOE respectivement. (NdT)