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Ligue Communiste des Travailleurs

Section belge de la Ligue Internationale des Travailleurs -
Quatrième Internationale (LIT-QI)

« L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes. » K. Marx

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8 juillet 2015
Comité Exécutif de la LIT-QI

NON aux plans d’austérité]Non, c’est non

La victoire éclatante du Non au référendum grec (62,29 %) est, contre vents et marées, une victoire du peuple. C’est une défaite sans précédent de la Troïka, de Merkel, de Hollande, de Renzi et de Rajoy. C’est la défaite du chantage terroriste de l'impérialisme qui, après avoir pillé et ruiné tout un pays en jetant des millions de personnes dans la pauvreté, a le culot de dire : « c’est nous ou l’abîme ».


   Le Non fut le vote de ceux qui sont au chômage, de ceux qui ont vu leurs salaires et leurs pensions réduits, de ceux qui n’ont pas accès aux soins de santé et aux services de base, détruits pour payer une dette illégitime et odieuse. Le Non fut la réponse de tous ceux qui sont déjà dans l’abîme, fruit de la politique imposée par les parasites impérialistes et leurs complices, les banques et la grande bourgeoisie grecque.
   Le Non grec est à la fois un rejet des politiques d'ajustement structurel menées par tous les gouvernements de l'UE, et il a mis en évidence la position honteuse des gouvernements des pays débiteurs comme le Portugal, l'Irlande ou l'Espagne. Le Non met ouvertement en question la crédibilité de la zone euro et de l'UE et démasque le caractère de la BCE qui est un instrument politique qui ferme le financement des banques grecques, provoquant l'angoisse des retraités. Il met à nu, une fois de plus, le caractère de l'UE : un instrument du capital financier impérialiste qui ne supporte pas le moindre soupçon de souveraineté, un instrument pour le pillage et l'humiliation. Le Non est la réaffirmation du peuple grec en défense de sa souveraineté nationale.
   Le Non favorise et encourage la résistance des travailleurs contre les mesures d'austérité et les contre-réformes dans tous les pays européens. Il permet que, dans tous les pays débiteurs, s’organise la lutte pour le Non à l'austérité et la solidarité et l'unité des travailleurs avec le peuple grec.
   Ceux qui, comme le KKE, décidèrent d'appeler à l'abstention, ont aidé, avec leur sectarisme, tous les ennemis du Non, et ont favorisé la division de la classe ouvrière en Grèce et en Europe.
   La défaite politique de l'impérialisme est aussi la défaite du front du Oui, impulsé par les partis qui ont signé les Mémorandum, Nouvelle démocratie et le PASOK ; des partis des banquiers et de la grande bourgeoisie grecque qui, avec l'impérialisme, veulent mettre tout un pays à genoux et montrer à tous qu'il n'y a plus d’autre solution que la soumission complète.
   Mais la défaite politique de l'impérialisme et de la grande bourgeoisie grecque ne signifie pas du tout leur liquidation. La déclaration Merkel-Hollande, que les portes de la négociation sont « ouvertes », et celle de Tsipras, qu'un accord peut être atteint en 24 heures, remettent en question la victoire du référendum.

Tsipras : Non mais Oui

Après la victoire écrasante du Non, Samaras, le représentant de Nouvelle Démocratie, le parti des banquiers grecs, a déclaré : « Le gouvernement a maintenant la responsabilité de nous apporter un accord qui va empêcher le pays de faire naufrage. Certains en Europe traduiront la victoire du "non" comme une volonté de quitter la zone euro. »Et il ajoute : « Maintenant l'objectif est de parvenir à un accord "durable" ».  Tsipras, pour sa part, a dit que le Non est un mandat pour rouvrir la négociation d'une solution « durable » et « digne ».
   La coïncidence dans les termes utilisés par Tsipras et Samaras est le résultat de la réunion convoquée par le gouvernement Syriza-ANEL avec les partis du Oui (Nouvelle Démocratie, PASOK, To Potami), pas moins de 24 heures après la victoire du Non. La déclaration conjointe du front du Oui et du front du Non affirme :
   « La récente décision du peuple grec n’est pas un mandat de rupture, mais un pour la continuation et le renforcement des efforts visant à parvenir à un accord socialement juste et financièrement viable. [...] Le gouvernement assume la responsabilité de poursuivre les négociations en ce sens. »
   Le référendum appelle à la fin de l'austérité et de la soumission nationale. Cependant, pour parvenir à un accord « financièrement viable », le front commun des partis qui ont défendu le Oui, ensemble avec ceux qui ont défendu le Non, se moquent du résultat de la victoire du Non et visent à transformer celle-ci en son contraire.
   La recherche d'un accord « financièrement viable » est une façon burlesque de dire que le peuple grec va continuer à payer la dette au prix de son appauvrissement, des privatisations et des coupes. Un éventuel accord avec l'UE n'a pas d'autre but que d'assurer la « viabilité » de quelques banques grecques en faillite qui dépendent du financement de la BCE. C’est un accord pour que les sangsues préservent leurs intérêts, les seuls qui peuvent profiter de la permanence de la Grèce dans l'UE et dans la zone euro.
   Pour arrêter la spirale des coupes et des contre-réformes du travail, pour avoir un logement, la santé, le chauffage, l'électricité, des pensions décentes, il faut rompre avec l'UE et l'euro. Si Syriza ne dit pas que cela est la seule façon de se conformer au programme qu’il a présenté aux élections, elle deviendra un outil pour mettre en œuvre les mesures d'austérité, même si elle parvient à restructurer la dette, dont chacun sait qu'elle est impayable.
   Le gouvernement de Syriza promeut, maintenant avec le soutien de ND et du PASOK, des « négociations » dont l’objectif est de parvenir à une « dette soutenable », c'est-à-dire d'appliquer toutes les contre-réformes exigées par l'impérialisme, en échange de la « restructuration », Et il génère à nouveau des expectatives dans ce sens. Les mesures de la Troïka que le peuple grec a jetées par la porte ne peuvent pas rentrer maintenant par la fenêtre.
   On ne peut donc avoir aucune confiance en ce gouvernement. Il est nécessaire de construire des organisations de front unique qui peuvent lutter contre les plans de la Troïka et toutes les mesures d'austérité, dans la rue et dans les lieux de travail ; en construisant ainsi les bases d'un véritable gouvernement de la classe ouvrière, soutenu par la mobilisation des travailleurs et du peuple, et le soutien international. C'est la seule façon de vaincre l'agression impérialiste et de construire une solution ouvrière pour la Grèce et l'Europe.
   Les travailleurs grecs doivent désormais préparer la mobilisation contre tous les possibles plans et mesures d'austérité que le gouvernement de Syriza-ANEL assume face à l'UE pour parvenir à une restructuration de la dette. Le gouvernement doit ordonner la suspension immédiate du remboursement de la dette.

Non c’est Non ! Non à tout plan d'austérité !
Non à toutes les mesures de la Troïka !
Non à la dette !
Pour la nationalisation immédiate des banques !
Pour un plan de sauvetage pour les travailleurs et le peuple !
La victoire obtenue lors du référendum doit être défendue
dans la rue avec la mobilisation.
A bas le pacte Syriza-PASOK-ND