30 septembre 2016
Mouvement RED – Turquie
Turquie :
Les attaques d'Erdogan contre les révolutionnaires
L'atmosphère politique, après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet en Turquie, a démontré que la prédiction concernant les tentatives de l''AKP d'utiliser cette atmosphère pour renforcer son pouvoir était correcte. Le gouvernement ne vise pas uniquement les membres de l'organisation de Fetullah Gulen, son ancien partenaire, mais il attaque également le mouvement kurde et tout ce qui lui est proche. Seulement dans le Syndicat de l'éducation, dirigé par la gauche (Egitim-Sen), plus de dix mille enseignants ont été licenciés sur la base des lois de l'état d'urgence. Et les attaques ne se limitent pas aux syndicats ; les universités et les organisations politiques doivent s'attendre également à des attaques, qui sont appliquées de manière intégrale.
Parallèlement au processus de restrictions dans tous les domaines de la démocratie bourgeoise, le gouvernement continue de cibler les révolutionnaires. La police a attaqué des membres du Mouvement de Juin qui distribuaient des tracts en défense de la laïcité. Nos alliés et amis du Mouvement de Juin, y compris le dirigeant du Parti Communiste de Turquie du Peuple (HTKP), Erkan Baş, et le président provincial du Parti de la Liberté et la Solidarité (ODP), Deniz Demirdögen, ainsi que quinze autres personnes, ont été placés en garde à vue avec de méthodes de torture. Ils ont été détenus pendant deux jours par la police, sans aucune raison.
Dans le même procès, le groupe de hackers de gauche, appelé "RedHack", a commencé la publication de documents importants de la boîte personnelle de Berat Albayrak, actuellement en charge du Département de l'Energie du gouvernement. Le nouveau site du Mouvement RED, Redaktif.com, a été retiré de la toile par le gouvernement parce que nous informions sur ce sujet. Un ordre de détention a été émis contre Hakan Gülseven, la figure publique bien connue de RED. Aucun des accusés dans l'affaire n'a un lien avec RedHack ; il s'agit de personnes reconnues par l'opinion publique en tant que révolutionnaires, et le cas a été considéré par le gouvernement comme Opération terroriste. Les avocats n'étaient pas parvenus, jusqu'alors, à avoir un contact avec les accusés, ni avec le dossier du procès, à cause des pressions politiques. Quand les détenus sont finalement parvenus à parler avec leurs avocats, ils ont rapporté des méthodes de torture subie en détention. La possibilité que l'AKP utilise ce cas comme une arme contre toute opposition est en train d'augmenter. La forme prise par le procès et l'atmosphère politique après la tentative de coup d'Etat, avec le pouvoir politique de l'AKP de plus en plus réactionnaire et opprimant arbitrairement, indique des étapes qui peuvent conduire à une radicalisation des masses. Cependant, au-delà de la politique monétaire et des politiques néolibérales destinées à rendre heureux les marchés, celles-ci atteignent leur limite. Il y a d'autre part une bataille avec le PKK dans le nord du Kurdistan, et l'intervention en Syrie à cause des plaintes concernant Rojava. Cela montre que les mesures prises concernant la Syrie visent à étendre la guerre, ce qui confrontera le gouvernement à de plus en plus de problèmes. Les relations avec les puissances impérialistes se renforcent.
