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Ligue Communiste des Travailleurs

Section belge de la Ligue Internationale des Travailleurs -
Quatrième Internationale (LIT-QI)

« L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes. » K. Marx

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Amplifions la solidarité envers Pinheirinho !
Alckim l’assassin doit être dénoncé !

Dimanche 22 janvier, six heures du matin. Cette date va rester gravée dans la mémoire des activistes de tout le Brésil comme un symbole de plus de la violence du Capital contre les travailleurs pauvres. L’expulsion de Pinheirinho par 2000 soldats de la Police Militaire, ordonné par le gouverneur de l’Etat de São Paulo, M. Alckim, s’ajoute à la violente répression d’Eldorado de Carajás (Pa) et de Corumbiaria (Ro), durant lesquelles les paysans furent assassinés par les troupes envoyées par les gouvernements du PSDB (Parti de la Social-Démocratie Brésilienne).
   Sachant qu’il y aurait une forte résistance des habitants de Pinheirinho, le gouverneur Alckim résolut de passer au-dessus de la sentence de la justice fédéral pour prendre le mouvement par surprise. La cruauté de la police et le manque de respect de la décision de la justice fédérale démontrent, une fois de plus, que l’Etat bourgeois n’est rien d’autre qu’une dictature au service du capital.
   Les images innombrables qui circulent par internet, avec témoignages des habitants et scènes d’action de la police, démentent la farce du PSDB d’une évacuation « pacifique ». Il y eut de nombreux blessés, en commençant par le propre Secrétaire au logement du gouvernement fédéral, Paulo Maldos, blessé par des balles de caoutchouc. Toninho Ferreira, avocat des habitants de Pinheirinho et militant du PSTU, fut également touché par quatre balles de caoutchouc. Il y a des récits de la OAB (l’Ordre des Avocats du Brésil) et des habitants, parlant de morts, qui ne peuvent être confirmés à cause du contrôle dictatorial des informations dans les hôpitaux et dans le Pinheirinho.
   D’un côté, la figure souriante de Naji Nahas, ce bandit millionnaire qui va utiliser ce terrain pour ses magouilles financières. De l’autre, les visages désespérés des pères et mères de famille qui voient leur maison détruite par les tracteurs de la préfecture du PSDB. Le PSDB, le parti au pouvoir au niveau de l’Etat de São Paulo et de la préfecture, restera toujours souillé de cette indignité. Chaque fois qu’Alckim et Cury apparaitront en public, le cri « Assassin ! » surgira.

L’accroissement des luttes va s’affronter à la répression

La lutte de Pinheirinho est emblématique de ce début 2012. Le pays connait une stabilité économique et politique, mais les luttes augmentent. L’année précédente fut marquée par de grandes grèves des travailleurs métallurgistes, de la construction civile, des travailleurs des banques, de la poste et des employés publics. En ce début 2012 , y compris avant la période des grèves syndicales, la résistance de Pinheirinho est devenue le centre d’une série de luttes populaires, comme les mouvements contre l’augmentation des tarifs du transport à Terezinha (Pi), à Recife (Pe) et à Victoria (ES). Cette année, où les effets de la crise économique commencent à se faire sentir au Brésil – bien qu’il n’y ait pas encore de récession dans le pays –, les conflits vont être plus durs et plus radicaux.
   Dans tous ces mouvements, il y eut une forte répression policière, montrant que l’augmentation des luttes trouve en réponse une augmentation de l’autoritarisme. Tant à Pernambuco que dans le Piaui, les gouvernements des Etats sont aux mains du PSB (Eduardo Campos, Wilson Martins, Renato Casagrande), montrant à quel point la réaction de la bourgeoisie est semblable, incluyant les partis de la base du gouvernement fédérale.
   La répression est une sérieuse menace envers tous les mouvements sociaux, qu’ils soient syndicaux, étudiants ou populaires. Il n’existe pas de conquêtes sûres, si la violence policière est considérée comme légitime. Il est très important que l’ensemble des organisations, y compris les organisations pro-gouvernementales comme la CUT, la UNE et le MST, s’unissent en défense de Pinheirinho, contre la répression policière envers tous les mouvements sociaux.

Dilma, le mouvement exige que le gouvernement fédéral exproprie le terrain de Pinheirinho! »

Le PT s’est manifesté contre la violence de l’expulsion du territoire, commanditée par le PSDB à Pinheirinho. C’est très important mais cela ne suffit pas. Le gouvernement fédéral de Dilma détient le pouvoir d’Etat sur tout le pays, et bénéficie, de plus, d’un appui massif parmi les travailleurs. Il peut exproprier le terrain de Pinheirinho pour résoudre le problème social gravissime créé envers 2000 familles sans logement. Pourquoi Dilma n’a-t-elle pas encore exproprié le terrain de Pinheirinho? Le PT ne peut agir en ignorant qu’il est au gouvernement fédéral et qu’il a la responsabilité de résoudre cette situation.
Nous appelons tous les mouvements sociaux qu’ils se joignent à nous pour exiger du gouvernement de Dilma qu’il exproprie le terrain de Pinheirinho et qu’il trouve une issue à la situation.

Le mouvement de solidarité doit s’amplifier.

Le soutien à la lutte des habitants de Pinheirinho est très grand, tant au Brésil qu’au niveau international. Il y eut des meeting de solidarité dans les principales villes du pays, qui reçurent un large appui des organisations syndicales, étudiantes et populaires, toute orientation politique confondue, en commençant par la CSP-Conlutas, mais en comptant également avec la CUT et le MST. Au niveau des partis, le PSTU fut au centre de la résistance, mais l’ampleur du soutien s’étendit également au PT, au PSOL, au PCB et au PCdoB. Pour leur part, les artistes utilisèrent les remises de prix et autres occasions pour se manifester en appui au mouvement.
    Au niveau international, il y eut des déclarations d’organisations et de personnalités du monde entier, comme le sociologue portugais Boaventura de Sousa Santos. Le mouvement Occupy Wall Street déclara son soutien à Pinheirinho. Dans plusieurs pays, des rassemblements eurent lieu devant les ambassades brésiliennes.
    Il est temps maintenant pour le mouvement de s’étendre dans toutes les directions. Il est nécessaire que se réalisent de nouveaux meeting, mieux préparés et comptant davantage de participation. Et que tous se joignent à la dénonciation de la répression du gouvernement d’Alckmin, de même qu’à l’exigence que Dilma exproprie le terrain de Pinheirinho !
    De plus, il faut assurer les habitants expulsés de notre solidarité. Pour le moment, ni la préfecture ni le gouvernement de l’Etat de São Paulo ne garantissent le logement et l’alimentation de ces personnes, ce qui n’a fait qu’aggraver les perspectives funestes de ces 2000 familles qui n’ont ni où manger ni où aller.
    La CSP-Conlutas a ouvert un compte sur lequel peuvent être versés les dons de solidarité au mouvement: Banco Do Brasil Agência 4223-4, Conta Corrente 8908-7 Central Sindical e Popular Conlutas.

Ligue Internationale des Travailleurs - Q.I.