Il est nécessaire de réagir en se montrant à la hauteur de l’invasion du Congrès national, de la Cour suprême (STF) et du Palais du Planalto1 par des bolsonaristes de l’extrême droite, survenue ce dimanche.
08/01/2023
direction nationale du PSTU, section de la LIT-QI au Brésil
Il s’agit d’une véritable action putschiste, d’une énorme gravité, perpétrée avec la complicité des forces de sécurité, tant de la police que des forces armées, ainsi que du gouvernement du District Fédéral. Non seulement une omission, mais un soutien ouvert du gouvernement Ibaneis, et de son secrétaire à la sécurité, l’ancien ministre de la justice de Bolsonaro, Anderson Torres.
Ce Capitole brésilien met en lumière le caractère putschiste du bolsonarisme, et du terrorisme de l’extrême droite, qui se sentent toujours plus à l’aise pour agir face à la posture conciliatrice du gouvernement Lula, de son ministre de la Défense, José Múcio, mais aussi du ministre de la Justice, Flávio Dino.
L’occupation de Brasilia et des sièges des trois pouvoirs ce dimanche, ainsi que la préparation de l’occupation de raffineries de pétrole ce matin, ont eu lieu au nez et à la barbe des institutions et du nouveau gouvernement, avec la bénédiction de l’armée, dans les QG de laquelle ils campent depuis des mois.
La police, qui n’hésite pas à réprimer les manifestations des travailleurs et des pauvres, ainsi que des jeunes noirs dans les banlieues, a pratiquement escorté les bolsonaristes pour envahir les sièges des trois pouvoirs.
Des manifestants envahissent le Congrès, le STF et le Palais du Planalto
Le résultat d’une politique de conciliation
L’invasion de Brasilia est le résultat d’une escalade qui s’est développée en raison de la collusion des forces de sécurité avec les mobilisations de l’ultra-droite. Cela était absolument évident sous le gouvernement Bolsonaro, et cela continue, comme nous pouvons le voir avec l’absurdité du fait qu’Anderson Torres, l’ancien ministre de Bolsonaro qui a essayé de boycotter les élections, occupe le portefeuille de la Sécurité publique du District Fédéral.
Et, d’une certaine manière, cela perdure dans le gouvernement actuel, comme le montre la posture scandaleuse du ministre de la défense du gouvernement Lula, José Múcio, un nom lié au bolsonarisme, qui qualifie les actions putschistes de « démocratiques », refusant de prendre toute mesure pour les contenir. C’est à cela que mène la politique de conciliation des classes qui caractérise le front large dirigé par Lula-Alckmin.
C’est pourquoi le PSTU ne fait aucune confiance au gouvernement Lula-Alckmin de front large avec la bourgeoisie. De même qu’un tel gouvernement est incapable de s’attaquer aux maux qui affligent la vie de la classe ouvrière, il est également incapable d’affronter efficacement le putschisme de l’extrême droite bolsonariste.
Mobiliser la classe pour vaincre l’extrême droite
En réalité, l’action de ce dimanche montre que les travailleurs ne peuvent accorder aucune confiance aux institutions et à leurs forces de répression, mais qu’ils doivent au contraire faire confiance à leurs propres forces pour vaincre la mobilisation putschiste et vaincre définitivement l’extrême droite. L’intervention fédérale décrétée dans la Sécurité publique du District fédéral ne suffit pas. Elle ne va pas, de cette manière, régler le problème de l’ultra-droite ni même le circonscrire.
En conséquence, les travailleurs ne peuvent pas faire confiance à ces institutions, ni attendre d’elles qu’elles affrontent l’ultra-droite et le bolsonarisme. Au contraire, ils doivent compter sur leurs propres forces, sur leur organisation et leur mobilisation – une tâche fondamentale en ce moment, car les actions de l’ultra-droite, le coup d’État qu’elle veut réaliser est, en réalité, contre les travailleurs, pour attaquer encore plus les droits du peuple et détruire encore plus notre pays.
Nous devons exiger, de la part du gouvernement et des institutions responsables, une enquête et une punition exemplaire de toutes les personnes impliquées dans cet acte de coup d’État, depuis Bolsonaro et sa famille, en passant par les parlementaires d’extrême droite, le gouverneur du DF, Ibaneis Rocha, jusqu’aux grands patrons qui ont financé les campements dans les QG de l’armée, et payé la caravane des putschistes ce dimanche. Nous devons exiger rien de moins que la prison et la confiscation des biens de ces putschistes.
Le PSTU soutient cependant qu’il est nécessaire de mobiliser la classe ouvrière, de descendre dans la rue et d’organiser l’autodéfense pour affronter et vaincre efficacement l’extrême droite putschiste.
Les directions des organisations de la classe ouvrière, des partis de gauche et des centrales syndicales, toutes les organisations qui ont constitué le front Fora Bolsonaro2, ont la responsabilité de se placer à la tête de cette lutte, en appelant à la mobilisation et en organisant l’autodéfense contre l’extrême droite.
Nous préconisons que soit organisée une journée nationale de luttes contre l’extrême droite et le putschisme et pour la défense des libertés démocratiques, à l’initiative des organisations de la classe ouvrière et des mouvements sociaux et populaires.