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Ligue Communiste des Travailleurs

Section belge de la Ligue Internationale des Travailleurs -
Quatrième Internationale (LIT-QI)

« L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes. » K. Marx

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Une renaissance des luttes en Californie

Après une introduction plus générale sur les luttes aux Etats-Unis et les limites imposées par la bureaucratie syndicale, une camarade de la LIT-QI dans ce pays nous trace un panorama des luttes récentes d'un secteur d'avant-garde.

Le contexte général des luttes actuelles.

La lutte des classes aux Etats-Unis devient de plus en plus aigüe du fait d’une accentuation récente des contradictions économiques et politiques propres au capitalisme états-unien. Cela a lieu sans que pour autant la classe ouvrière soit prête à répondre de façon consciente et organisée à cette nouvelle crise du système. Depuis bien longtemps déjà, la classe ouvrière états-unienne a perdu le contrôle de ses propres syndicats qui sont de plus en plus bureaucratisés.
 En 1955, les deux plus grosses centrales syndicales, l’American Federation of Labor et le Congress of Industrial Organizations, fusionnent donnant la AFL-CIO. Elles sellent la généralisation d'une politique de recherche d'accord avec le management des entreprises, de persécution des militants communistes et de professionnalisation de la fonction syndicale pour en faire un métier à plein temps, ce qui cristallise la coupure entre les représentants syndicaux, désormais fonctionnarisés, et leur base. Ce sont ces centrales-là qui ont généralisé la clause « no strikes » dans les contrats, et qui privilégient la politique de la « négociation », même de la négociation des reculs, à celle de la confrontation avec le patronat à travers la grève et d’autres actions.
 Quant il y a non seulement opposition des intérêts économiques entre les deux classes, mais encore inégalité matérielle dans les rapports (qui sont des rapports d’exploitation et d’oppression), la « négociation », qui semble bien innocente, établit une simulation d’égalité dans les rapports qui masque les rapports réellement existants. Cela ne peut que tourner systématiquement au désavantage du plus opprimé et exploité : la classe ouvrière, car dans la mesure où elle n'est pas en mesure de négocier d'égal à égal, toute négociation dans ce cadre là est déjà une perte.
  Aux Etats-Unis,  depuis les années 50, les syndicats sont donc devenus des organes de gestion et de médiation (voire de prévention) des conflits dans le monde du travail, ce sont des murs de contention des luttes qui avantagent, en dernière instance, le patronat. Ils ont presque abandonné leur rôle originaire dans la lutte des classes d’instrument premier des travailleurs pour s’organiser et se battre.
  Non seulement il n’y a plus de syndicats à proprement parler, mais il n’y a pas non plus l’ombre d’un parti qui puisse, même avec des imperfections, se revendiquer d'être un « parti des travailleurs ». Il n’y a pas de parti qui puisse maintenir une propagande et une agitation suffisantes pour contrer les mensonges et les abus quotidiens du gouvernement et des bureaucraties syndicales, afin d’éveiller un début de conscience de classe et de donner des éléments d’orientation aux travailleurs au cours des luttes.
 La classe ouvrière étasunienne est de plus en plus atomisée car le taux de syndicalisation aux É-U continue de baisser : même s’il n’a jamais dépassé les 40%, il était encore à 20% en 1983, mais il atteint péniblement 12% en 2006 [1].Il faut souligner que ce sont surtout les travailleurs du faible secteur public qui se syndiquent de plus en plus, et qui empêchent ce taux de s’écrouler définitivement. En effet, les travailleurs du public sont syndiqués en moyenne à 25%, alors que dans le secteur privé le taux de syndicalisation est inférieur à 10% et il est en constante diminution.
  Pourtant, même dépossédés des outils politiques et syndicaux, les travailleurs continuent de résister l’exploitation et de se battre pour améliorer leurs conditions de vie et de travail, car ce qui n’a pas disparu c’est bien sûr l’exploitation économique et l’oppression politique des femmes, des travailleurs noirs et des travailleurs immigrés. Un exemple de cette récente montée objective de la lutte des classes est la grève des travailleurs de l’automobile de General Motors en novembre dernier, qui bien que courte, fut inédite dans le secteur automobile depuis 30 ans, première grève nationale de GM depuis 1970 [2]. Le 25 septembre 2007, les 73 000 travailleurs syndiqués de GM étaient attendus aux piquets des 82 sites que l'entreprise possède éparpillés dans le pays. Le syndicat UAW (United Automobile Workers) appela à la grève, poussé par sa base, pour faire face aux attaques du patron de GM qui voulait se décharger de la gestion l'assurance médicale (jusque là fournie par l'employeur) pour la confier à un trust privé géré par le syndicat nommé VEBA [3]. Le but de l’entreprise à long terme était de diminuer sa participation au financement de l’assurance maladie et des retraites des travailleurs qu’elle exploite, financement qui pèse lourd sur ses profits revus à la baisse en 2006. Or la perte des profits n'est pas liée à une baisse de la productivité de la part des travailleurs, mais à la pression du groupe japonais Toyota dans le cadre de la libre concurrence capitaliste. Toyota est une « non-union  corporation », et c'est précisément de cela dont rêve GM partout dans le monde, aux EU comme au Brésil : se débarrasser des syndicats.
  Cependant le syndicat avait, dés le départ, accepté ce nouveau modèle de gestion dans le principe, toute la négociation ne portait donc que sur le niveau d'engagement financier de GM dans ce trust. Au bout de 2 jours de grève, le syndicat signa un accord où GM ne s’engageait qu’à financer indirectement $35 milliards du plan de santé (alors qu’il était estimé à $55 milliards quand il était sous sa gestion directe), et où une partie du financement des retraites était aussi confié au trust VEBA, et lança un appel à la reprise du travail. Ce fut une trahison tout aussi historique de la part de la bureaucratie de l’UAW que la grève de la part des travailleurs. A chacun son rôle dans l’histoire.

Deux étapes majeures dans la lutte des classes aux Etats-Unis.

On peut très rapidement retracer deux étapes majeures dans la répression des grèves et la mise en place d'une législation anti-syndicale. La première étape d’attaque orchestrée par l’Etat et le patronat, main dans la main, correspond à la décennie qui suit la fin de la deuxième guerre mondiale (1945-1955). On peut dire qu’après l’effervescence politique des années 30, l’intervention américaine dans la guerre a justifié une des attaques majeures aux droits syndicaux qui se matérialise avec la loi Taft-Hartley en 1947.
 Cette loi, qui fut votée par le Congrès des Etats-Unis avec toutes les voix du Parti républicain et plus de la moitié des voix démocrates, est une longue suite d’interdits, c’est une loi-corsage pour les syndicats. Elle interdit les grèves sauvages, les grèves politiques ou de solidarité; elle interdit que les actions de grève et de piquets nuisent à d’autres entreprises qui partagent le site ou qui font des affaires avec l’entreprise directement visée par la grève, comme par exemple des fournisseurs, des donneurs d’ordre ou des sous-traitants (c’est la clause du « secondary boycott »). Ces restrictions, évidemment, limitent énormément dans la pratique la marge d’actions légales que le syndicat peut entreprendre. Elle oblige aussi à passer par les institutions de médiation de l’Etat et de l’Etat fédéral (Federal Mediation Board) avant de pouvoir déclarer légalement la grève, impose une periode minimale de négociation de 60 jours, et donne le pouvoir au Président des Etat-Unis d’interdire toute grève qui plongerait la nation dans un « état d’urgence » [4]. C’est bien ce que fera Reagan 25 ans plus tard.
  En effet, la deuxième vague d’attaque aux droits des travailleurs eut lieu durant le double mandat Reagan (1980-1989). Le rapport de forces se matérialisa lors d’une grève très importante des contrôleurs aériens en 1981. Alors que le syndicat des contrôleurs aériens (PATCO) avait soutenu le candidat républicain (contrairement à ses habitudes de fidélité aux candidats démocrates) aux élections de 1980, Reagan n’aura attendu qu’une année pour déclencher une vague d’hostilités contre les travailleurs qui l’ont fait élire, et pour lancer un message très menaçant et méprisant aux travailleurs américains. Le 3 août 1981 les contrôleurs aériens commencent une grève, suivie à 80%, pour une augmentation de salaire et pour la semaine de 32 heures. La grève paralysa 43% du trafic aérien. Reagan déclara cette grève « danger pour la sécurité nationale » et rappela que les travailleurs gouvernementaux n’avaient pas le droit à la grève.[5] Il somma les 13 000 grévistes de reprendre le travail dans les 48 heures, mais seuls environ 1 500 obéirent. Le président chargea alors le secrétaire d’Etat aux Transports de casser la grève en faisant appel aux contrôleurs de l'armée et en embauchant par milliers des travailleurs, souvent sans les qualifications nécessaires, et réussit à rétablir 80% du trafic aérien. Le 5 août, une fois le délai de 48h expiré, presque 11 350 grévistes furent licenciés (environ 70%) par le gouvernement et interdits de travail dans la fonction publique pendant 3 ans.[6] Leur syndicat fut supprimé en octobre 1981. Voilà le ton anti-ouvrier et anti-syndicat qui colora le double mandat de Reagan et qui signifia un grand recul dans les acquis sociaux et un cumul de réformes fiscales exonérant le patronat et mettant fin aux restes, déjà très fragiles, du timide « welfare state » états-unien.[7]

Les travailleurs du nettoyage en Californie : un secteur d’avant-garde

Depuis les années 2000 on constate une reprise des luttes dans certains secteurs, en particulier dans celui des travailleurs du nettoyage, dont le dernier épisode est la grève de mai 2008 dans le nord de la Californie. Les travailleurs du nettoyage aux Etat-Unis sont majoritairement syndiqués au SEIU (Service Employees International Union), syndicat qui regroupe aujourd'hui plus de 2 millions de travailleurs, [8] dont la moitié travaillent dans le secteur de la santé (soins hospitaliers et assistance à domicile), mais qui regroupe aussi quelques travailleurs du secteur public et surtout le personnel de nettoyage et de sécurité dans le secteur privé. Ce syndicat fut fondé en 1921 à Chicago pour organiser les travailleurs des buildings qui nettoyaient les bureaux, lavaient les vitres et géraient les ascenseurs. Depuis il n'a cessé de croître en intégrant aussi le personnel médical et d'autres secteurs.
  En 2005, SEIU a demandé sa désaffiliation de la centrale AFL-CIO, pour fonder avec d'autres syndicats une nouvelle centrale sous l'emblème « Change to Win Coalition ». [9] Même si cette scission se présente comme une scission vers la « gauche », contre l'intégration des syndicats à l'appareil d'Etat et pour leur démocratisation en interne, ce n'est en fait que la réponse de la bureaucratie aux mouvements de « réforme » ou de démocratisation déjà existants dans le syndicat, qui sont à leur tour le produit d’une recrudescence des luttes dans le secteur. Ce changement est donc un changement de façade et non pas de politique. En effet, la politique de soutien inconditionnel au Parti Démocrate (SEIU a déjà dépensé $9.7 millions de dollars dans la campagne de Barack Obama [10]) et de privilège de la négociation sur la grève n'ont pas vraiment changé; le fonctionnement du syndicat n'est pas significativement plus démocratique ou plus transparent du fait de cette reconfiguration par le haut. C'est plutôt la pression de la base qui pousse à une radicalisation des luttes, et qui exige une transparence dans les négociations. Il faut comprendre cette manœuvre de désaffiliation de l’AFL-CIO comme une tentative de canalisation de cette pression qui vient de la base de ce secteur actif, plutôt que comme une volonté réelle de « changement » de la part de la bureaucratie.
 Il est important d’abord de caractériser ce secteur de la classe ouvrière. Les travailleur(euse)s du nettoyage en Californie sont pour l’immense majorité d'entre eux des immigrants originaires du Mexique et de l'Amérique Centrale. En effet, il faut savoir qu’en Californie la population d’origine Hispanique représentait 32% en 2000, elle représente environ 35,9% en 2006 [11], et les projections démographiques estiment qu’en 2020 elle sera 41% et 52% de la population de l’Etat en 2050. [12]
  Par ailleurs, le secteur du nettoyage comporte une population à plus de 50% féminine. Il s’agit donc là d’un des secteurs de la classe ouvrière les plus exploités (les travailleurs immigrés constituent par excellence la réserve de main d’œuvre pour les contrats précaires) et les plus opprimés (ces travailleur(euse)s sont victimes du sexisme, du racisme et de la ségrégation sociale). Si eux travaillent souvent avec de vrais papiers, leurs amis, voisins et familles sont souvent des immigrants illégaux, qui travaillent au noir ou avec de faux papiers, qui sont traqués par la ICE [13] (brigades policières spécialisées qui font la chasse aux sans-papiers) et qui ont participé aux luttes pour la régularisation des sans-papiers et aux manifestations du premier mai depuis 2006.
  Depuis 1985 les travailleurs du nettoyage mènent la campagne « Justice for Janitors » pour augmenter leur salaire et pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie. Une des luttes les plus importantes eût lieu à Los Angeles en 2000, quand les travailleurs de la branche sud du local 1877 (qui représente 8500 travailleurs) se mirent en grève pour obtenir une hausse de 1$ par heure chaque année pour les 10 ans à venir. Devant la réponse négative des compagnies du quartier d'affaires Century City d’accepter leurs revendications, une grève très dure éclata qui dura jusqu'à 3 semaines. Finalement les travailleurs arrachèrent avec peine une augmentation salariale de 25 %, inédite dans le secteur. Ils obtinrent la plus grande avancée sociale depuis 20 ans dans la branche. [14] Cette confrontation et cette victoire historiques inspirèrent le cinéaste britannique Ken Loach qui réalisa en 2000 le film Bread and Roses retraçant cette lutte.
  Le dernier épisode d'envergure, dans le cadre d'une reprise des luttes dans ce secteur, s'est produit à la fin du mois de mai 2008 dans la Bay Area près de San Francisco. Elle répondait à une attaque des entreprises de sous-traitance du nettoyage sur les droits, déjà maigres, des travailleurs, en particulier, et encore une fois, sur l'assurance médicale. Les compagnies proposaient une hausse salariale ridicule de 1 $ pour les 10 ans à venir, soit 10 centimes de l'heure par an, (sachant que le premier salaire de ces travailleurs est de $ 8.50 de l'heure et qu'ils doivent attendre 3 ans pour atteindre le salaire de base de $11.50). Elles voulaient aussi « geler » leur contribution aux mutuelles privées de santé (puisque aux Etats-Unis il n'y a pas de sécurité sociale, et c'est l'employeur qui doit payer un partie ou la totalité d'une mutuelle privée, selon les contrats), du fait de l'annonce de la part ces mutuelles d'augmenter considérablement les coûts des soins et des assurances santé pour les années à venir. C'était, dans la pratique, laisser les travailleurs sans protection médicale étant donné que leurs salaires de misère ne suffiraient pas à combler le coût des augmentations à venir.
  Pour répondre à cette offre insultante, les travailleurs du nettoyage du Nord de la Californie, syndiqués au local SEIU 1877, dont la branche nord (Bay Area) compte environ 6 000 membres, se sont réunis à San José le 17 mai à l'appel de leur syndicat, une fois toutes les tentatives de négociation et de médiation (imposées par la loi) épuisées. Ils étaient 1400 délégués du personnel et travailleurs de base, et ils ont voté très majoritairement la grève avec des piquets de 24 heures sur les principaux sites pour éviter l'entrée de briseurs de grève aux heures les plus insoupçonnées. Leur grève a duré neuf jours et ils ont fait plier les différentes compagnies qui ont fini par faire une nouvelle proposition de contrat au syndicat. Cette proposition contenait une couverture partielle de la hausse des frais de santé, une augmentation salariale de $2.4 de l'heure répartie sur 4 ans (soit $0.60 par an) et la réduction du temps d'attente pour être couvert par l'assurance santé. En effet, auparavant il fallait avoir travaillé dans l'entreprise pendant deux ans de façon continue pour avoir droit à l'assurance, et pendant 4 ans pour que l'assurance englobe la famille. Le nouveau contrat réduit le temps d'attente à 1 et 2 ans respectivement.
  Cette grève a été très importante non seulement par son envergure, mais aussi par son implication stratégique. Elle a touché indirectement les sièges et les bureaux de certaines des plus grandes multinationales américaines spécialisées dans les nouvelles technologies comme Google, Cisco Systems, Apple Computers et Hewlett-Packard qui ont leur siège dans la Silicon Valley californienne. Voici les profits enregistrés par ces compagnies en 2007 et leur classement dans l'économie américaine selon la revue financière Fortune [15]

Entreprise Profit net année fiscale 2007
(en milliards de $)
Classement par Fortune500
Hewlett-Packard 7,26 14
Cisco Systems 7,34 71
Apple 3,50 103
Oracle 4,27 137
Google 4,20 150
Adobe 723 651

Cependant les travailleurs du nettoyage n'ont pas à faire directement avec ces grandes multinationales mais avec des entreprises de sous-traitance des services, ce qui rend la lutte plus compliquée, car ces dernières arguent toujours qu'elles n'ont que l'argent que leur donnent leurs donneurs d’ordres, et que leur marge de manœuvre économique est faible. Mais ceci n'est pas tout à fait vrai car une très grande partie des travailleurs est employée par une seule entreprise, ABM, qui est devenue un grand groupe spécialisé dans la sous-traitance et dont la taille et les profits égalent parfois les entreprises qui ont recours à ses services. ABM est classée au 694ème poste par Fortune et elle a fait 93 millions de dollars de profit nets au cours de l'année fiscale 2007. Il y a là, semble-t-il, de quoi permettre une augmentation salariale considérable et une bien meilleure assurance de santé à ses travailleur(euse)s sans même mettre en danger le gain de profits!
  Les travailleurs ont donc obtenu une victoire importante, mais une victoire partielle, car ils avaient réussit à établir un rapport de forces où ils auraient pu demander des augmentations un bien supérieures et surtout une augmentation des congés de vacances, limité à 4 jours par an aujourd'hui. Il faut rappeler que pour l'année 2007, l'inflation générale a été de 4,1% (1,6% pour 2006), c'est la plus forte montée des prix depuis 1990 [16], et il faut surtout préciser la répartition de cette inflation: la montée du prix de l'essence a été de 17,4% et celle des biens alimentaires de 4,9%. La lutte pour la hausse des salaires n’est donc pas un libre choix, mais une priorité de survie pour ces travailleurs qui cumulent souvent deux voire trois emplois pour payer leur loyer et se nourrir.
  La lutte des travailleur(eue)s immigré(e)s californiens est d’une importance majeure, car elle est le signe d’un réveil du secteur le plus opprimé de la classe ouvrière, secteur qui tend devient majoritaire dans certains Etats, qui est largement moins manipulable à travers le discours nationaliste et militariste du gouvernement Bush, qui subit quotidien la répression policière et les rafles, qui met en échec la programme des candidats démocrates, en particulier sur le point de la lutte contre l’ « immigration illégale » et le renforcement de la militarisation des frontières ( point où le programme des deux candidats se rejoint parfaitement), qui affirme par ses origines le caractère internationaliste de la lutte contre l’impérialisme et qui a beaucoup moins d’illusions dans la démocratie bourgeoise étasunienne puisqu’il reste majoritairement exclu du droit de vote et du reste des droits civils. Nous faisons le pari qu’il est probable qu'à travers les luttes de ces travailleur(euse)s, la classe ouvrière des Etats-Unis retrouve un nouveau souffle pour relancer un bras de fer avec la bourgeoisie la plus riche du monde qui affronte une nouvelle crise historique.
_______________________
1 Source : Bureau of Labor Statistics, http://www.bls.gov/
2 Workers Vanguard nº 899 du 28 septembre 2007, disponible sur http://www.icl-fi.org/english/wv/899/uaw.html
3 Le coût des droits de santé dont GM s'est débarrassé s'élève à 50 milliards de $. Ce trust s'appelle Voluntary Employee Benefit Association (VEBA), et permet, en externalisant la gestion de l'assurance médicale ,de déresponsabilise l’entreprise de la pérennité, du coût et de la qualité des services de santé qui seront offerts aux travailleurs.
4 Dulles and Dubofsky, Labor in America, A History, p. 343-347
5 Cette loi date de 1955, mais les postiers avaient fait grève auparavant, à plusieurs reprises, sans être réprimés.
6 http://www.massnurses.org/labor/education/2006/sept/patco.htm
7 Pour information, en 1981 le gouvernement Reagan diminua de 25% les taxes sur le revenu, et diminua le budget des programmes sociaux de 25 milliards de dollars. En 1986 il réduit de 70% à 28% les taxes sur les corporations et les grandes fortunes.
8 http://www.seiu.org/about/fast_facts/index.cfm
9 Cette fédération inclut notamment le syndicat UNITE (Union of Needletrades, Industrial and Textil Employees) et le syndicat HERE (Hotel Employees and Restaurant Employees Union) qui se sont unifiés en 2004 et qui regroupent 465 000 membres.
10 http://www.businessjournalism.org/campaignwatch/2008/05/mr-obamas-union-money.html br>11 http://factfinder.census.gov
12 http://www.dof.ca.gov/HTML/DEMOGRAP/ReportsPapers/Projections/P1/P1.php 13 Les sigles correspondent à Immigration and Custom Enforcement, ce corps a été créé en 2002 lors de la Homeland Security Act en réponse aux attentats de l’an précedant. Elle dépend du Département de la Sécurité Intérieure.
14 http://www.commondreams.org/headlines/042500-02.htm , Article de Los Angeles Times du 25 avril 2000.
15 Informations disponibles sur http://money.cnn.com/magazines/fortune/fortune500/2008/full_list/ br>16 http://www.msnbc.msn.com/id/22681319/