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Ligue Communiste des Travailleurs

Section belge de la Ligue Internationale des Travailleurs -
Quatrième Internationale (LIT-QI)

« L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes. » K. Marx

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La tragédie du peuple haïtienDans la terrible catastrophe qui s'est abattue sur le peuple haïtien, le plus pauvre de l'Amérique Latine, le contraste est impressionnant entre l'élan de générosité dans le monde entier pour venir en aide, avec l'invasion militaire étasunienne qui s'empare de l'aéroport de Port-au-Prince, au point d'entraver l'arrivée de l'aide humanitaire urgente pour donner priorité au débarquement de troupes.
   Nous appelons à acheminer l'aide au peuple haïtien à travers les organisations ouvrières et populaires de Haïti, par exemple Batay Ouvriye (BO), une des principales organisations ouvrières du pays qui, depuis le début, s'est opposée à l'occupation militaire par la Minustah, une organisation qui a dirigé la lutte récente pour l'augmentation du salaire minimal.

Une catastrophe naturelle de proportions gigantesques...

Le 12 janvier, un séisme violent a frappé Haïti. Le séisme a eu son épicentre à peu de kilomètres de la capitale, Port-au-Prince, où vit un quart de la population du pays, et a provoqué une catastrophe terrible. A l'heure actuelle, on calcule qu'il y a déjà environ 200 000 morts, c'est-à-dire, 2 % de la population haïtienne de quelques 10 millions d'habitants. La Croix Rouge estime que près de 3 millions de personnes sont blessées ou sans logement. Nous sommes donc devant une tragédie humaine gigantesque.

... dans un des pays les plus pauvres du monde

Cette catastrophe naturelle de terribles dimensions, qui serait destructrice partout, s'est produite dans un des pays les plus pauvres du monde. Avant le séisme, 80 % des haïtiens vivaient déjà sous le seuil de pauvreté. Plus de 70 % de la population vivait avec moins de 2 dollars pour jour, et 56 % avec moins de 1 dollar. Un tiers de la population dépendait d'aide alimentaire pour survivre. Seulement 30 % des haïtiens avaient accès au réseau public de santé.
      Dans ce contexte, les effets du séisme deviennent encore plus dévastateurs. Selon des ingénieurs et des architectes qui ont déjà travaillé à Haïti, cités par le quotidien Folha de São Paulo, la mauvaise qualité des constructions, due au manque de matériaux adéquats et aux pratiques incorrectes de construction, ont encore aggravé la friabilité des maisons et des bâtiments. Le plus essentiel manque après le séisme : eau, électricité, nourriture et un minimum d'assistance médicale. Les services de sauvetage sont presque inexistants et il n'y a pas système de santé pour traiter les blessés et fournir des médicaments et de l'assistance de première nécessité, ce qui fait que beaucoup finissent par mourir. A la fois, le manque de la moindre infrastructure fait que les morts s'accumulent sur les routes et dans les rues, ce qui aggrave le risque d'une épidémie. Le peu de campements de réfugiés sont, dans leur majorité, improvisés par la population, avec des tentes de draps.
Un communiqué de Batay Ouvriye du 20 janvier 2010 vous propose un compte aux Etats-Unis où des contributions peuvent être versées. Vous pouvez aussi verser une contribution sur un compte ouvert en Espagne par Corriente Roja et le syndicat de l'entreprise UPS, où l'argent sera transmis intégralement à Batay Ouvriye:
   Au nom de : Comité UPS Vallecas-Trabajadores Haití
   Banque: CAJA DE AHORROS Y PENSIONES DE BARCELONA
   IBAN: ES24 2100 4035 8722 0005 3765
   BIC: CAIXESBBXXX

Haïti : une histoire de deux siècles d'exploitation impérialiste intense et cinq années d'occupation par les troupes de l'ONU

La situation d'extrême pauvreté à Haïti est le produit de deux siècles d'exploitation intense par diverses puissances impérialistes. Le pays a été le théâtre de la première et unique révolution victorieuse organisée par des esclaves dans le monde, et la première révolution noire et anti-coloniale de l'Amérique latine. Entre 1791 et 1804, les esclaves haïtiens ont mené diverses luttes contre la puissance coloniale française, jusqu'à ce que, en 1804, ils aient expulsé les français, pris le pouvoir et atteint l'indépendance. Depuis lors,  Haïti est devenu une menace pour la France et pour d'autres pays impérialistes, ainsi que pour l'élite esclavagiste qui dominait toute l'Amérique latine ; ils ont essayé par tous les moyens d'isoler le pays économiquement pour l'étouffer. Depuis les débuts du 20e siècle, les Haïtiens ont dû endurer diverses invasions impérialistes et des dictatures sanglantes.
  Plus récemment, depuis 2004, Haïti a été occupé par les forces de l'ONU, après que les Etats-Unis étaient intervenus militairement pour forcer le président Aristide d'abandonner le pays. Actuellement, les forces d'occupation de l'ONU (Minustah) sont dirigées par le Brésil, qui aide ainsi les Etats-Unis à maintenir ses intérêts dans la région, bien qu'avec une occupation militaire à visage plus « convivial », dont participent des troupes argentines, boliviennes, jordaniennes, entre autres.
  Le discours officiel est que la présence militaire à Haïti est nécessaire pour que le pays ne sombre pas dans un chaos. Toutefois, pendant les dernières cinq années, les conditions de vie du peuple haïtien ne se sont pas améliorées : le salaire minimal, d'environ 40 dollars, est le plus bas de l'Amérique latine. Les troupes de la Minustah servent, non à aider à apporter la paix et une amélioration sociale à Haïti mais, au contraire, à garantir les grands profits des multinationales des principales puissances impérialistes, surtout des Etats-Unis, qui obtiennent de grands profits à un coût du travail presque esclave.
  La répression récente exercée par les troupes contre les travailleurs qui combattaient par une augmentation du salaire minimal, a bien illustré le rôle de la Minustah. Dans une déclaration récente, son commandant, le général brésilien Floriano Peixoto Vieira Neto, a expliqué que les projets exécutés par les bataillons d'ingénierie de l'Armée brésilienne sont réalisés en premier lieu à des fins militaires, et non diplomatiques ou civiles, ce qui signifie que les bénéfices pour la population sont indirects : « Quand vous réparerez une route pour que passe une troupe, pour assurer de la mobilité, cette route reste aussi pour l'utilisation de la Communauté. »
  Contrairement à ce que dit la publicité officielle, le séisme récent démontre de la manière la plus explicite et cruelle que cinq années d'occupation militaire n'ont pas servi à doter le pays de plus d'infrastructure ou de meilleures conditions de vie. Au contraire, la catastrophe naturelle a mis à nu la catastrophe sociale qu'est la vie à Haïti.

La tragédie haïtienne produit commotion et solidarité parmi les peuples du monde entier

La tragédie humaine provoquée par le séisme à Haïti sensibilise les peuples du monde entier. Des gens de plusieurs pays envoient de l'argent, de la nourriture, des médicaments et des vêtements, en se mobilisant pour envoyer aide et solidarité au peuple haïtien. Cette solidarité humaine internationale est un sentiment des plus justes, et probablement la seule chose positive dans toute cette catastrophe.
  En réalité, toute l'aide qui arrive à Haïti à l'heure actuelle est fondamentale pour essayer de sauver la vie de milliers de ses habitants. En ce sens, nous devons exiger des gouvernements du monde entier qu'ils envoient des ressources humaines et du matériel de sauvetage, des médecins, des médicaments, de la nourriture, de l'eau potable, car sans cela, des milliers de Haïtiens ne parviendront pas à survivre. Il faut l'exiger, spécialement, des gouvernements des pays impérialistes, qui gagnent journellement des fortunes inimaginables au prix du travail des Haïtiens ; et en particulier des Etats-Unis qui, par son contrôle sur le pays et sa proximité géographique, doit garantir immédiatement les ressources de base pour la population haïtienne.

Une aide humanitaire qui n'est pas arrivée à la plupart de la population touchée

Malgré la commotion internationale, l'aide humanitaire qui est arrivée jusqu'à présent à Haïti est presque insignifiante, face aux nécessités. Alors qu'ils parlent de solidarité, les mêmes gouvernements qui ont donné 25 000 milliards de dollars pour les banques dans la crise économique, offrent maintenant 145 millions de dollars pour Haïti. Durant cinq années d'occupation militaire, l'ONU a dépensé 3 500 millions de dollars et maintenant elle « offre » 10 millions de dollars d'aide pour le séisme. Malgré les milliers de vies en jeu, face à cette catastrophe gigantesque, l'impérialisme montre son véritable visage : tout pour sauver les profits millionnaires des banques et seulement des miettes pour sauver les vies du peuple le plus pauvre de l'Amérique latine.
  La situation est alarmante, parce que la majorité des experts affirment que les personnes sous les décombres peuvent difficilement survivre plus de trois jours dans cette situation. Selon le quotidien espagnol El Pays (15/1/2010) : « L'aide n'est pas encore arrivée à la majorité des résidents de Port-au-Prince, qui déambulent par les rues fétides, en cherchant désespérément de l'eau, de la nourriture et de l'aide médicale ».
Même à l'heure actuelle d'urgence, la supposée mission humanitaire des troupes de l'ONU à Haïti est bien peu utile, tant comme force d'appui pour la population que comme instrument de sauvetage ou d'aide médicale. Selon le quotidien Folha de São Paulo : « les fonctionnaires de l'ONU se sont concentrés sur eux-même, en focalisant des actions de sauvetage dans leurs installations et dans l'Hôtel Montana, où vivaient les hauts fonctionnaires. [...] L'attention aux haïtiens n'est que résiduelle. »
  Des nouvelles récentes montrent que l'ONU avait des tonnes d'aliments stockés à Haïti, mais que jusqu'à présent, elle ne les avait pas distribués et n'avait même pas informé sur leur existence. Il a fallu que la population découvre le lieu de stockage et prenne l'initiative de s'approprier les aliments, malgré l'ONU.
  En réalité, face à la tragédie qui touche tous les Haïtiens, indépendamment de leur classe, il est clair que l'« aide humanitaire » de l'ONU donne la priorité à ceux qu'elle a toujours servie : les plus riches.

L'hypocrisie d'une aide humanitaire contrôlée par les gouvernements impérialistes

En réalité, outre le fait que l'aide soit totalement insuffisante, la grande contradiction est que le peu qui est arrivé jusqu'à présent à Haïti, est contrôlé par les gouvernements impérialistes et leurs institutions, comme l'ONU. En ce sens, cette aide est clairement hypocrite.
  D'abord, les gouvernements qui se disent maintenant très touchés par la situation et disposés à aider, sont les mêmes que ceux qui profitent de Haïti. L'aide qu'ils prétendent donner est minimale en comparaison à celle qu'ils pourraient donner, celle qu'ils ont gagné avec l'exploitation de la main d'œuvre bon marché à Haïti. Ce sont Bill Clinton et George Bush qui vont commander la commission de la Maison Blanche pour coordonner les efforts de sauvetage et d'aide à Haïti (Bush était président à l'époque où les Etats-Unis avaient provoqué le renversement et l'envoi en exil d'Aristide et les deux ont promu l'occupation des troupes de l'ONU).
  Mais le pire est que les gouvernements impérialistes et ceux qui maintiennent l'occupation de Haïti profitent de la tragédie et de la crise sociale qui en résulte pour renforcer l'occupation et la répression dans le pays, au nom de l'aide humanitaire.
  Avec la tragédie, la vie se réduit, pour une grande partie de la population, uniquement à chercher à survivre, et c'est normal qu'il y ait des pillages dans des supermarchés détruits par le séisme, à la recherche de nourriture. Avec l'argument de maintenir la sécurité et d'éviter la criminalité, les effectifs militaires sont préparés pour « éviter » (c'est-à-dire réprimer) ces situations, face à une population qui, de bon droit, lutte pour sa vie.
  En outre, le mécontentement de la population augmente. Comme le rapporte le porte-parole de la Minustah (Folha de São Paulo, 15/1/2010) : « la précarité des conditions des forces de sécurité et les carences dans l'attention à la population produisent une impatience dans la population. Ils [les Haïtiens] sont de plus en plus irrités. » Selon l'information donnée par différents quotidiens, quelques Haïtiens avaient commencé à empiler les corps des victimes dans les rues, ce qui est une nécessité non accomplie par les forces « humanitaires ». Cela peut être compris, à la fois, comme une protestation contre le retard dans l'aide à la population touchée. Si la Minustah était déjà la force militaire qui réprimait des étudiants et des travailleurs, maintenant elle le sera encore davantage, en profitant de cette situation pour augmenter son contrôle sur le pays.

Les Etats-Unis se mettent à commander l'occupation militaire

Toutefois, dorénavant, outre la répression des possibles soulèvements sociaux, ce qui est en jeu, c'est surtout de savoir qui contrôlera Haïti et qui gagnera avec sa reconstruction future.
  Pour cette raison, avec l'« aide humanitaire », le gouvernement d'Obama a envoyé un contingent militaire qui, d'un moment à l'autre, a mis les Etats-Unis comme le principal pays de la force militaire d'occupation, en passant au-dessus de la Minustah et sans se soucier des « autorisations » de l'ONU. Les Etasuniens ont déjà annoncé qu'ils enverront 10 000 soldats, dont 2 200 appartiennent à la célèbre troupe d'assaut des Marines, les fusiliers marins.
  Les Etats-Unis ont envoyé le porte-avions Carl Vissom, chargé avec 19 hélicoptères. Le destroyer Higgins se trouve aussi dans la région et rapidement doivent arriver 3 500 soldats de la 82e Division Aéroportée d'Infanterie de l'Armée. Dans les deux prochaines semaines doivent arriver le croiseur Normandy et la frégate Underwood, toutes deux équipés de missiles dirigés. Le bateau d'assaut amphibie Bataan s'y rend aussi, accompagné de deux autres navires du groupe d'assaut amphibie : le Fort MacHenry et le Carter Vestíbulo. C'est-à-dire, les véritables chefs de l'occupation militaire sont arrivés et la fragile Minustah a été mise en second plan.
  Le fait que le principal envoi de personnel des Etats-Unis en Haïti soit composé de soldats spécialisés pour le combat militaire, et non d'experts en sauvetage, en médecine ou en protection civile, illustre bien clairement que son objectif est le contrôle militaire et non l'aide humanitaire au peuple haïtien.

L'impérialisme veut profiter de la catastrophe pour recoloniser définitivement Haïti

Le gouvernement des Etats-Unis profite de cette situation de crise pour prendre le contrôle direct et total sur le Haïti. Il suffit de dire que se sont eux qui ont assumé le contrôle de l'aéroport de Port-au-Prince et que se sont eux qui dirigent toutes les opérations, sans consulter le Brésil, qui commandait jusqu'à présent les forces de l'ONU dans le pays.
  Face l'initiative unilatérale des Etats-Unis, la France, ancienne métropole coloniale qui dominait Haïti, a aussi cherché à entrer dans le jeu. La proposition de Sarkozy de réaliser une Conférence Internationale sur le Haïti est l'expression de ce conflit entre différents pays impérialistes concernant celui qui se mettra à contrôler le pays à l'avenir. Cela devient explicite, étant donné que ni le président haïtien ni aucun autre membre de son gouvernement ont été invité pour cette Conférence. C'est-à-dire, sous le prétexte de la reconstruction se dissimule un projet de transformer le pays dans une nouvelle colonie de l'impérialisme américain, tandis que l'impérialisme français cherche aussi à garantir sa part. Même le Brésil, qui durant les dernières cinq années a servi l'impérialisme en dirigeant l'occupation militaire, cherche à l'heure actuelle à obtenir sa part dans le partage des affaires de la reconstruction et du contrôle futur du pays.
  Face à ceci, le président haïtien, René Préval, démontre son rôle de marionnette complète des Etats-Unis. Son remerciement public au gouvernement des Etats-Unis pour l'envoi de troupes, de croiseurs, etc., qui arrivent à Haïti pour occuper le pays, est l'expression maximale d'un président absolument servile à l'impérialisme. Une marionnette qu'Obama utilise encore pour apparaître comme un grand humanitaire, tandis qu'il se propose de recoloniser définitivement Haïti.

Il est nécessaire que l'aide humanitaire soit contrôlée par les organisations populaires et de travailleurs de Haïti!

Dans ce jeu de forces et d'intérêts, c'est encore le peuple haïtien qui reste en dernier plan. La Minustah est une force militaire de sécurité, qui a échoué complètement quand une véritable aide humanitaire a été nécessaire. Les gouvernements impérialistes se soucient plus du contrôle militaire et économique d'Haïti, pour la transformer dans une colonie, que de la survie du peuple haïtien. Le gouvernement et les institutions haïtiennes sont absents et se soucient davantage d'eux-mêmes que de leur peuple. Le président Préval, l'a clairement manifesté quand il a affirmé que la plus grande priorité est de reconstituer les communications, en particulier entre les membres du gouvernement, la deuxième, le déblayage des décombres pour désobstruer les routes, et la troisième, l'aide en carburant pour les voitures du gouvernement (Folha de São Paulo, 15/1/2010).
  En outre, que se soit entre les mains des gouvernements impérialistes ou des dirigeants haïtiens, comme cela a été le cas dans des catastrophes naturelles précédentes, le plus probable est qu'une bonne partie de l'aide humanitaire soit perdue au milieu de la corruption et soit utilisée pour garantir le bien-être des plus riches et non la vie des plus pauvres.
  Pour sortir définitivement de cette situation de tragédie humaine et sociale, les travailleurs ne pourront compter qu'avec eux-mêmes, en prenant leur destin dans leurs propres mains. Quelques informations qui nous arrivent à travers la presse internationale montrent qu'il y a déjà des indices de cette conscience, comme les camps de réfugiés auto-organisés ou une opération de sauvetage à l'université GOC (Groupe Olivier Collaborateur) menée par les étudiants eux-mêmes et leurs parents.
  C'est pour tout cela que nous croyons que la seule solution est que le peuple haïtien lui-même contrôle l'aide humanitaire qui arrive à son pays. Dans le cas contraire, toute la commotion des peuples du monde entier et ses efforts pour aider les haïtiens seront en bonne partie perdus ou seront utilisés de manière injuste.

Le peuple haïtien a besoin d'eau, de médicaments et de nourriture, non de canons, de Marines et répression !
Pour une campagne internationale de solidarité, promue par les travailleurs et les organisations populaires !

Si toute l'aide humanitaire est bienvenue, nous considérons qu'il est fondamental que les syndicats, les organisations estudiantines et populaires, les organisations de droits humains indépendantes des gouvernements bourgeois, rassemblent des fonds qui soient directement livrés aux organisations populaires haïtiennes.
  La Coordination Nationale de Luttes (Conlutas) au Brésil, avec d'autres organisations ouvrières, a déjà pris l'initiative de faire une campagne pour rassembler des fonds et de l'aide à porter aux travailleurs et au peuple haïtiens. Il est fondamental que cette initiative soit entreprise aussi par les organisations syndicales et populaires de tous les pays, de façon indépendante de leurs gouvernements.
  La LIT-QI appelle à toutes les organisations des travailleurs à faire une campagne de solidarité de la classe ouvrière dans le monde entier pour la classe ouvrière et la population pauvre de Haïti. Cette campagne doit servir, d'abord, pour aider le peuple haïtien, mais aussi pour renouer avec la tradition de lutte ouvrière internationale et les liens fondamentaux de solidarité parmi la classe ouvrière du monde entier.
  Finalement, la LIT-QI appelle à ce que cette aide soit livrée aux organisations ouvrières et populaires de Haïti, par exemple Batay Ouvrière (BO), une des principales organisations ouvrières du pays qui, depuis le début, s'est opposée à l'occupation militaire par la Minustah, une organisation qui a dirigé la lutte récente pour l'augmentation du salaire minimal. C'est dans le but de livrer cette aide solidaire à la classe ouvrière et au peuple pauvre, que nous nous proposons d'organiser une délégation internationale à Haïti.
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Cet article est l'édition de janvier 2010 de Correo Internacional, la publication mensuelle de la Ligue Internationale des Travailleurs - Quatrième Internationale