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Ligue Communiste des Travailleurs

Section belge de la Ligue Internationale des Travailleurs -
Quatrième Internationale (LIT-QI)

« L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes. » K. Marx

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03 novembre 2019

Les travailleurs et les jeunes prennent la rue !
Vive les combats autour du monde !

Il y a un changement sur la planète. Dans de nombreuses villes sur tous les continents, de véritables soulèvements contre les gouvernements et les régimes ont lieu. La confiance des bourgeoisies en leur domination dans ces pays est ébranlée. Soudain, des travailleurs et des jeunes pauvres descendent dans la rue et affrontent la police. Soudain, la « paix » de l'exploitation et de l'oppression quotidiennes est terminée.

En Amérique latine, il y a de véritables insurrections. Au Chili, une gigantesque manifestation de plus d'un million de personnes a succédé à deux jours de grève générale, de grève dans les ports et d'autres secteurs, des affrontements avec la police, des barricades de rues, des barrages routiers, qui ont ému le monde. En Équateur, les populations autochtones et les populations défavorisées ont mis en échec le décret qui augmentait brutalement le prix des carburants et mettait en œuvre d'autres graves mesures antisociales. En Haïti, il y a un soulèvement de masse pour renverser le gouvernement Moise, qui dure depuis déjà plus d'un mois sans signes de recul. En Honduras, de fortes mobilisations reprennent pour renverser le gouvernement de JOH.


Déclaration de la Ligue Internationale des Travailleurs-Quatrième Internationale


En Europe, les mobilisations s'imposent également. En Catalogne, le peuple a occupé Barcelone et secoué l'ensemble de l'État espagnol contre la peine de prison imposée aux dirigeants indépendantistes. En France, la bataille des Gilets jaunes est devenue un exemple mondial et elle peut maintenant être renforcée par la grève générale convoquée pour le 5 décembre.

À Hong Kong, le peuple engagé dans de massives mobilisations fait face au gouvernement imposé par la dictature capitaliste chinoise, et menace de contaminer par ses luttes l'énorme prolétariat chinois.

Les gouvernements bourgeois répondent par une dure répression

Partout, la réaction de la bourgeoisie a été et continue d'être une répression dure et violente. Prisons, coups, assassinats. La répression s'accompagne de la stigmatisation et de la criminalisation de la protestation et de la mobilisation. Les policiers et les militaires engagent toute leur force contre les manifestants ; ils répriment et condamnent tout acte de défense légitime des manifestants et les expressions légitimes de haine contre les institutions qui représentent l'oppression et l'exploitation. C'est pour cela qu'en Argentine, Daniel Ruiz a été arrêté et que Sebastian Romero est toujours persécuté. Avec cette répression, les démocraties bourgeoises laissent voir plus crûment leur caractère dictatorial, durcissant la répression et approuvant des lois qui interdisent et pénalisent la mobilisation.

A la surprise des classes dirigeantes, cependant, cela ne leur a pas permis de contrôler la situation. La radicalisation a au contraire augmenté. Les autochtones équatoriens ont arrêté des policiers et les ont forcés à porter les cercueils des morts. Les chiliens ont surmonté leur traumatisme du passé et ont fait face, dans la rue, aux mêmes forces armées de la dictature génocidaire de Pinochet. A Hong Kong et à Barcelone aussi, la réaction de la jeunesse a vaincu la peur et a ouvertement affronté la répression. Les barricades et l'autodéfense ouvrière et populaire sont complètement légitimes et doivent être défendues.

A certains endroits, l'avant-garde des luttes sont les autochtones, comme en Équateur. Dans d'autres, on peut voir le poids de la classe ouvrière, comme au Chili. En de nombreux endroits, on peut voir en action la jeunesse des quartiers pauvres et des classes moyennes appauvries, sans perspective d'emploi et d'études, sans avenir.

Le capitalisme s'oriente vers la barbarie

La base matérielle de ce qui se passe est l'extrême dégradation du capitalisme, qui a éclaté dans la crise économique mondiale de 2007-2009 et qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui. Pour sauver ses intérêts dans le monde, dans une rude bataille pour affirmer son hégémonie et soumettre le capitalisme chinois, l'impérialisme impose ses plans à travers ses organismes, en particulier le FMI et l'OCDE, qui distillent le même poison dans chaque pays : fin des pensions, de la stabilité professionnelle et des salaires.

Les salaires de la misère sont encore abaissés. Le chômage augmente. La précarité des relations de travail est brutale. Dans tous les pays, le droit à la retraite est différé ou, dans la pratique, supprimé. Les riches s'enrichissent et les pauvres s'appauvrissent. Et tout cela ne suffit pas : les projets pour l'avenir sont encore plus durs pour les travailleurs.

Les contradictions et la répression nationales s'aggravent, comme dans le cas du jugement des prisonniers catalans, l'occupation du Cachemire (par le Pakistan, l'Inde et la Chine), l'attaque turque envers les Kurdes, avec l'autorisation de Trump, ce qui a provoqué d'importants mouvements de solidarité à travers l'Europe. Dans le monde entier, l'oppression machiste, xénophobe, homophobe et raciste augmente. Les attaques contre l'environnement, avec le réchauffement de la planète, la dégradation de la vie humaine, l'empoisonnement des rivières et de l'air, laissent entrevoir la possibilité d'une catastrophe écologique irréversible. Ces agressions génèrent des réponses massives à travers le monde, contre l'oppression machiste et contre le réchauffement climatique et la catastrophe écologique.

Il y a des signes évidents de barbarie dans le monde. Les conséquences politiques sont maintenant en train d'apparaître : de nombreux secteurs de travailleurs et de jeunes ne voient aucune perspective devant eux. La radicalisation est l'expression de ceux qui n'ont rien à perdre. La peur de faire face aux patrons, à la police, à l'armée est en train de se perdre, parce que ça ne vaut pas la peine de vivre de cette façon.

On ne peut pas croire en une solution électorale

Les démocraties bourgeoises, qui ont servi à tromper le peuple avec le petit discours trompeur de « ce gouvernement est mauvais, nous en élirons un autre », montrent déjà des signes d'affaiblissement. Les gens sont fatigué des promesses électorales qui sont toujours oubliées. Les gouvernements de droite (Bolsonaro, Macri, Duque, Macron, etc.) appliquent des plans néolibéraux très durs contre les travailleurs. Cependant, les partis de la soi-disant « gauche » réformiste (social-démocratie, PT, PSOL, Syriza, etc.), appliquent les mêmes plans quand ils parviennent au gouvernement. Et quand ils sont dans l'opposition, ils ne font que négocier la mise en œuvre moins dure des plans. D'autres partis, d'origine trotskiste, comme le PTS et le PO (Argentine), prennent malheureusement la même voie d'adaptation électorale. Maintenant que la farce électorale ne peut plus contenir et détourner les attentes des masses, la bourgeoisie recourt de plus en plus aux gouvernements d'extrême-droite, aux restrictions des droits et des libertés fondamentales avec une dure répression et l'intervention des forces armées.

Le niveau atteint par les affrontements impose la nécessité d'unifier les luttes au-delà des vieux appareils. Il est nécessaire de construire de nouveaux organes de coordination de la lutte, réunissant les travailleurs et les jeunes de différents secteurs. Ces organismes doivent être la base pour des gouvernements des travailleurs, pour construire une alternative à l'État capitaliste. Il faut construire une nouvelle direction en dehors des vieux appareils de toujours.

La confrontation directe avec les forces répressives dans la rue impose la nécessité d'organismes d'autodéfense, afin que le peuple puisse se défendre. Dans de nombreux endroits, cela peut être décisif pour le succès ou la défaite du mouvement.

Ces véritables insurrections qui émeuvent le monde démontrent une fois de plus que la thèse d'une « vague conservatrice », prônée par les courants réformistes, n'est qu'une idéologie pour que ces courants continuent à défendre le freinage du mouvement de masse et l'alliance avec la bourgeoisie.

Aujourd'hui, les batailles sont passées du cul-de-sac des élections à la lutte directe des mobilisation dans la rue et des grèves. Cependant, les partis de la gauche réformiste, comme ceux de la droite, indiquent à nouveau le même chemin des « pactes sociaux » et des élections. Nous voulons réaffirmer la voix de la rue. C'est dans ces luttes directes que nous pouvons être victorieux ou vaincus. La voie électorale est un cul-de-sac pour détourner les processus révolutionnaires.

Socialisme ou barbarie

L'alternative est, plus que jamais, le socialisme ou la barbarie. Une nouvelle crise récessive capitaliste arrive. La misère va devenir bien pire. Ou les travailleurs parviennent à rompre avec les directions bourgeoises et réformistes et à avancer vers une révolution socialiste, ou la barbarie va conquérir le monde. La controverse stratégique avec les partis réformistes est posée : ou la voie électorale et le respect du système institutionnel bourgeois pour tenter de gérer la crise capitaliste ou l'appui sur les luttes directes des travailleurs, dans leur auto-organisation démocratique et leur autodéfense, pour lutter pour la révolution socialiste.

L'aggravation de la lutte de classes rend la construction des partis révolutionnaires de plus en plus impérieuse. Sans direction révolutionnaire, les mobilisations seront finalement vaincues. Ce pourquoi nous appelons les militants qui sont d'accord avec un programme révolutionnaire à s'organiser avec nous dans les partis liés à la Ligue Internationale des Travailleurs.

Toutes ces luttes doivent être entourées par la solidarité internationale. Une victoire comme celle de l'Équateur enthousiasme et aide à déclencher d'autres mobilisations.


Tout soutien aux luttes des travailleurs du monde !
Seules nos actions directes peuvent changer le monde !
Construisons dans la lutte les organismes démocratiques qui nous représentent !
Aucune confiance dans les solutions électorales !
Aucune confiance dans les directions syndicales et politiques réformistes !
Pour la construction de partis révolutionnaires à travers le monde !