17 janvier 2014
Juan Parodi
La révolution fait face ouvertement aux djihadistes
Depuis des mois, le rejet du dénommé Etat islamique de l'Irak et de la Syrie (EIIL), le principal groupe djihadiste, ne cesse d'augmenter. Ce groupe, dont le principal soutien financier et de combattants se trouve à l'étranger, s'est consolidé dans les zones précédemment libérées de la dictature.
L’EIIL a essayé d'y imposer une vision fanatique de l'islam, avec des sanctions sévères pour ceux qui ne respectent pas toutes ses règles. Il est également responsable de l'assassinat de miliciens et d'activistes de la Révolution, ainsi que de l'enlèvement d'étrangers solidaires, tels que les journalistes Javier Espinosa et Ricardo García.
La population a mené de nombreuses protestations contre ce groupe et les manifestations se sont finalement étendues à tout le pays. Il faut noter que les bombardements d'Assad ne touchent jamais les installations de l'EIIL. Récemment, les milices rebelles, en particulier celles liées à l'Armée syrienne libre et même d'autres islamistes, ont déclenché une guerre ouverte contre l'EIIL. Les milices kurdes ont combattu les djihadistes depuis leur apparition. Jusqu'à présent, les djihadistes ont été chassés de beaucoup de leurs sièges les plus importants, après avoir subi de lourdes défaites dans les provinces d'Alep, d'Idlib, de Hama et de Raqqa.
Ce sont des nouvelles encourageantes pour la Révolution. Les Syriens n'ont pas versé tant de sang pour avoir une autre dictature ; la consolidation d'EIIL dans les zones libres était en train de rendre la lutte inutile et d'affaiblir la révolution. Le chemin de la victoire passe nécessairement par la mise en place d'une nouvelle Syrie, avec des libertés démocratiques (également pour les minorités religieuses, ethniques et nationales) et l'expropriation de la richesse et des forces productives de la bourgeoisie – la nationale et l'impérialiste, enrichies sous le parapluie de la dictature – afin de les rendre disponibles pour améliorer la vie des travailleurs et du peuple. La défense de ce programme est la meilleure arme des rebelles. C'est ce qui fera que tous les miliciens et activistes se battent avec toute leur capacité, et c'est ce qui peut même faire changer de camp les soldats d'Assad.
En ce sens, la guerre contre l'EIIL est une avancée. Il faut maintenant que les dirigeants des différentes factions des rebelles aient la même clarté concernant les gouvernements impérialistes du monde ; et qu'elles dénoncent le Sommet de Genève II que ceux-ci préparent pour essayer de négocier avec le régime Assad et de maintenir ainsi l'essentiel de ce régime, le groupe le plus sanguinaire de toute l'histoire de la Syrie.
Bombardements et famine
Pendant ce temps, la dictature continue à essayer de mettre à genoux la résistance du peuple syrien. Au cours des dernières semaines, un nouveau type de bombardement s'est généralisé. On jette maintenant jour après jour des barils explosifs à partir d'hélicoptères. Faute d'armes, les Syriens ne peuvent que regarder leur vol et le lancement de leurs charges mortelles. Chaque semaine, des centaines de personnes, des familles entières meurent dans les décombres et les explosions. Dans les zones assiégées, comme la zone libérée de Damas, qui comprend le quartier palestinien de Yarmouk, le blocus continue. Au fil des jours, la situation devient de plus en plus difficile et la famine augmente les décès.
Bachar met le pétrole syrien en pâture au pillage
La dictature syrienne vient de brader l'exploitation du pétrole syrien à la Russie pour une période de 25 ans. C'est la première fois qu'un pays étranger obtient une licence de ce type de la Syrie. Ceux qui défendent Assad comme étant « anti-impérialiste » doivent peut-être expliquer maintenant si c'est vrai que Poutine et la Russie ne sont pas capitalistes. Les Etats-Unis supervisent l'opération suite à l'accord récemment signé entre les deux puissances concernant la Syrie. Cet accord propose la Conférence de Genève II pour stabiliser la situation avec une sorte de réforme cosmétique du régime. Et s'il y avait encore un doute quelconque sur le rôle du gouvernement étasunien, il suffit d'observer que, suite à l'occupation yankee et de l'OTAN en Irak, il y a déjà pas mal de milices irakiennes liées au gouvernement Maliki, qui combattent pour Bachar sur le sol syrien.