Voici un résumé - tel que présenté par Orlando Chirino, le coordinateur de l'Union Nationale des Travailleurs - du Plan de Lutte décidé lors d'une assemblée de l'UNT d'Aragua, le dimanche 30 novembre, avec plus de 80 dirigeants syndicaux d'un ample éventail de sections syndicales de la région.
Le Plan de Lutte, contre les tueurs à gage et l'impunité, commence ce lundi, 1 décembre, à partir de 5 h du matin dans toute la province d'Aragua. A Villa de Cura, nous allons faire des assemblées dans les entreprises, et les travailleurs de la Pepsi-Cola avec les dirigeants des Conseils Communaux qui nous soutiennent, seront les personnes chargées de convoquer une concentration massive sur la Place Bolivar.
Là nous distribuerons des milliers de bulletins et ensuite nous nous déplacerons en mobilisation jusqu'aux stations de radio et de TV, pour informer le peuple sur les activités à développer et pour l'inviter à s'unir à cette grande bataille contre les assassins de nos camarades, ainsi que pour réclamer aux instances pertinentes que les investigations ne soient pas déviées et qu'il n'y ait pas d'impunité.
Simultanément, à Cagua, Santa Cruz, Maracay, La Victoria et Tejerías, nous allons organiser dans les trois pauses de toutes les entreprises la réalisation d'assemblées pour informer les travailleurs et pour discuter avec eux le Plan de Lutte que nous approuvons dans cette grande assemblée de corps de direction. Comme une partie des activités de ce lundi, nous participerons à la conférence de presse que les coordinateurs de l'Union Nationale des Travailleurs convoquent à Caracas dans le siège central, située à Paraíso, pour dénoncer ces crimes.
Le mardi 2 décembre, à partir de 5 h 30 du matin, commence la Journée Régionale de Protestation, semblable à celle que nous avons eu le vendredi 28 novembre, quand nous avons appris la nouvelle du meurtre, mais avec des actions plus fermes. A partir de cette heure, nous serons présents dans les entreprises et nous nous déclarerons en Assemblée Permanente, comme mécanisme pour permettre de développer la dénonciation de l'assassinat de nos chers camarades Richard, Luis et Carlos dans les halls d'entrée et les alentours des entreprises.
Pour ce même mardi 2 décembre, nous demandons aux camarades des secteurs du pétrole, de la sidérurgie, de l'automobile et pièces détachées, des employés publics, du port, de la chimie-pharmacie, et en général à tout le mouvement syndical vénézuélien, de mettre en oeuvre des assemblées informatives dans leurs entreprises respectives, pour dénoncer l'assassinat brutal de nos camarades et orienter notre mobilisation à l'échelle nationale pour mettre en échec les tueurs à gage et leurs mentors.
Comme une partie des actions de protestation du mardi 2 décembre, nous nous mettrons en contact à Maracay avec le nouveau gouverneur de la province pour lui présenter notre demande de garanties pour l'exercice de l'activité syndicale dans la région et pour réitérer l'appel de respect pour la souveraineté, l'autonomie et l'indépendance de nos organisations.
Pour le jeudi 4 décembre, nous convoquons une Grande Mobilisation Nationale avec épicentre à Maracay.
Nous appellerons tous les syndicats du pays à nous accompagner, parce que cela doit être clair que nous ne pourrons pas mettre en échec les tueurs à gage si ce n'est par la mobilisation de tous les travailleurs à l'échelle nationale et l'obtention de la solidarité internationale. L'expérience pénible du mouvement syndical colombien nous a enseigné que nous avons besoin de la plus grande unité et de la réponse ferme des masses pour écraser ce fléau.
Nous ferons aussi appel à la solidarité internationale.
Nous remercions la présence des camarades de Conlutas du Brésil et de la gauche socialiste d'Argentine, qui ont fait le déplacement pour nous accompagner dans ces moments difficiles.
Nous avons connaissance qu'à Buenos Aires, São Paulo, Rio de Janeiro, Santo-Domingo, San José de Costa Rica, Ciudad Panama, Ciudad de México et autres capitales, des concentrations ont eu lieu aux ambassades du Venezuela dans ces pays, pour répudier les assassinats. Dans d'autres pays, on récolte des signatures de pétition et on organise des mobilisations. Nous saluons toutes ces initiatives et nous vous informerons opportunément des résultats. Et dans le cadre de ces activités, nous solliciterons une audience au Président de la République, Hugo Chavez, pour lui présenter notre exigence : qu'il assume la responsabilité des enquêtes qui conduisent au châtiment des coupables, ainsi que des garanties syndicales et politiques de l'Union Nationale des Travailleurs et de notre organisation politique, Unité Socialiste de Gauche (...)
Finalement, mais non moins important, nous allons exécuter une dernière tâche que Richard a proposée à plusieurs camarades, 24 heures avant son assassinat. Il a dit : « Camarades, il faut être au qui-vive, ils nous cherchent, il faut organiser des équipes de protection et il faut avoir des finances pour garantir la sécurité de tous nos camarades. » Le camarade Richard n'est pas parvenu à mettre en pratique cette recommandation, mais nous allons la matérialiser. Nous allons constituer nos propres organismes d'autodéfense parce que nous n'allons pas nous laisser tuer. Nous allons demander aux travailleurs et aux organisations syndicales un apport financier spécial de fin d'année pour garantir nos propres plans de sécurité, parce que nous avons besoin de préserver la vie de nos camarades. »