Nous ne devons rien accepter : nous devons lutter !
Il est difficile d'accepter, comme l'affirment certains dirigeants syndicaux et de la gauche, que le 1er mai soit un jour de « fête » pour les travailleurs et les travailleuses, surtout quand on voit que notre qualité de vie et nos droits se dégradent tous les jours. Tant dans le domaine de la répression et des politiques sécuritaires que dans celui des politiques socio-économiques, l'offensive du gouvernement et du patronat ne fait que s'intensifier. Il faut de toute urgence préparer plusieurs « journées de lutte » pour pouvoir maintenir nos droits.
Les attentats du 22 mars ont donné l'opportunité au gouvernement d'avancer dans l'application de ses politiques. Ces cruels attentats vont à l'encontre des intérêts des travailleurs : ils sèment la mort et la terreur parmi ceux-ci et servent d'excuse aux gouvernements pour augmenter la répression et diffuser des discours racistes. Sous prétexte de la sécurité, le nombre de militaires et de policiers dans les rues a augmenté, des manifestations et des rassemblements sont interdits, des militants et des activistes sont arrêtés. Des membres du gouvernement se permettent de lancer des propos racistes, stigmatisant une partie des travailleurs d'origine immigrée, et cela devient déjà « normal » de la part des membres de la coalition gouvernementale. Nous ne pouvons pas l'accepter ! Comment croire que la Belgique veut apporter la paix et combattre le terrorisme, alors qu'elle achète de nouveaux avions F 35 qui auraient la capacité de larguer une bombe nucléaire américaine B-61. Ces avions ne servent qu'à détruire des pays entiers et à soumettre leur population à la misère et la surexploitation.
La preuve, c'est ce que nous appelons « la crise des réfugiés » : des millions des personnes aux portes de l'Europe qui cherchent à fuir les bombes et à trouver un travail pour se nourrir. Nous ne pouvons pas l'accepter ! Sur le plan socio-économique, le gouvernement boucle son budget. Parmi les mesures les plus concrètes, le contrôle des allocataires sociaux, la remise au travail des travailleurs en maladie ou invalidité, et la proposition de loi d'annualiser le temps de travail et de l'adapter donc aux besoins des entreprises. Ces mesures attaquent directement les travailleurs, en faveur du patronat. Nous ne pouvons pas l'accepter ! Le droit de grève sera également modifié.
Faute d'accord au sein du « Groupe des Dix » (composé par les représentants patronaux et syndicaux), c'est au gouvernement Michel ou au parlement de décider sur les modifications de ce droit d'action collective, le tout dans un cadre idéologique et répressif dans lequel des grévistes sont attaqués en justice, traités « d'ennemis de l'Etat » ou d'« irresponsables ». Nous ne pouvons pas l'accepter !
Fin avril, des manifestations ont été organisées par les directions fédérales des syndicats : la FGTB à Bruxelles, Charleroi et Liège le 21, et la CSC le 22 à Bruxelles. Si elles ont réuni quelques milliers des personnes, elles sont bien évidemment insuffisantes pour arrêter le gouvernement. Il est nécessaire d'avancer dans les actions et les mobilisations. Manifester et renforcer la mobilisation, contre la répression et les lois sécuritaires, contre la réforme du travail, pour les droits des sans-papiers et des demandeurs d'asile, contre l'achat d'avions bombardiers, contre l'extrême droite et le racisme ! Nous devons organiser un plan de mobilisations plus conséquent, avec des assemblées qui décident et appliquent un plan de mobilisations autour de revendications claires.
Cela relève évidemment de la « responsabilité » des directions syndicales qui, outre la timide mobilisation de fin avril, n'appellent pas à se mobiliser en défense du droit de grève. Nos hautes instances syndicales ne le font pas, parce que leur choix est clair : négocier les modalités des plans d'austérité avec les patrons et le gouvernement au lieu de s'y opposer. Nous ne défendons pas cette politique de collaboration de classes et nous devons, lors de ces élections sociales, élire des camarades combatifs pour remplacer cette caste bureaucratique à la tête de nos syndicats qui ne fait qu'organiser nos défaites.