Stabilité pour les patrons, précarité pour les travailleurs !
Après de long mois, le nouveau gouvernement a été approuvé par la chambre ce samedi 22 mars. Pas moins de 5 partis, représentant les 3 familles politiques traditionnelles, sont représentés : CD&V, PS, MR, Open VLD et CdH. Chacun voulait avoir sa part du gâteau, ce qui fait 15 ministres et 7 secrétaires d’Etat. Tant de monde, pour quoi faire ?Stratégie nationale pour l’emploi :
Renforcement de la chasse aux chômeurs, élargie aux chômeurs de plus de 50 ans. Augmentations des emplois précaires comme les titres-services.
Aménagement de la semaine des 38 heures :
Le temps de travail sera individualisé, chacun pourra avoir un crédit-temps à gérer, ce qui va casser la solidarité entre travailleurs en rendant impossible une réduction collective du temps de travail.
Développer l’activité économique :
Faire des cadeaux aux patrons avec l’argent public, comme les fameux intérêts notionnels, pour « développer un climat pour attirer les investisseurs ».
Sécurité, justice, police :
Des pouvoirs supplémentaires seront donnés aux policiers et à la justice pour enquêter de manière plus approfondie, sous prétexte de lutte contre le terrorisme.
Immigration :
Recours à une main d’œuvre étrangère selon la pénurie sur le marché local, une immigration « choisie » de quelques travailleurs en maintenant la majorité dans l’illégalité, et donc dans le travail au noir.
Cet accord représente une attaque plus dure contre les acquis des travailleurs. Il s’agit d’un programme au service du patronat pour augmenter leurs profits, en nous exploitant davantage. Non, de ce nouveau gouvernement, il n’y à rien à attendre. Et cela, les nombreux travailleurs en luttes depuis le début de l’année l’ont bien compris. Les fonctionnaires flamands, Fabricom, Bekaert, Centre hospitalier du bois de l´Abbaye, IJsboerke, etc. Ils s’organisent, font des grèves, pour arracher ce qu’ils peuvent. Malgré les difficultés, les conciliations, ils obtiennent des victoires et nous montrent que seule la lutte paye.
Mais alors que des délégations combattives engrangent des victoires sur le terrain contre le patronat et la politique antisociale du gouvernement, que font nos directions syndicales ?
Coté CSC, on fait une évaluation mitigée, de l’accord gouvernemental et coté FGTB on salue tout d’abord la responsabilité des politiques en vue d’assurer un peu de stabilité à notre pays (Syndicats 21/03). Et si l’accord n’est pas assez social, ce serait dû au fait que le PS est isolé et minoritaire. Mais plutôt que d’entretenir des illusions sur la prétendue politique de gauche du PS, il faudrait soutenir les délégations de bases qui luttent, et rompre les conciliations avec le patronat et le gouvernement. Il faut en finir avec le modèle pourri de co-gestion et de concertation sociale qui obligent les travailleurs combatifs à accepter des bouts de chandelles. Il faut au contraire, à partir des luttes concrètes, étendre la mobilisation. Il faut exiger de nos directions syndicales qu’elles convoquent des assemblées de base pour décider démocratiquement d’un plan national de lutte pour forcer le gouvernement à augmenter réellement notre pouvoir d’achat, à garantir des services publics et des soins de santé gratuits et de qualité .Comme nous le montrent les exemples de luttes en début d’année, c'est possible, mais cela dépendra de notre capacité à nous unir dans une lutte des travailleurs, flamands et wallons, avec ou sans emploi, avec ou sans papiers ! Tous ensemble, tous ensemble, contre l’accord gouvernemental !