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Ligue Communiste des Travailleurs

Section belge de la Ligue Internationale des Travailleurs -
Quatrième Internationale (LIT-QI)

« L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes. » K. Marx

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Unifions les luttes !

Fin juin, il y avait près de 100.000 chômeurs dans la Région bruxelloise, une augmentation de 8,9 % par rapport à juin 2008. Dans la même période, le nombre de demandeurs d’emploi a crû de 23,5 % en Flandre et de 7,1 % en Wallonie.
   Dans Le Soir du 2 juin, le directeur général de la FEB disait que « le plus grand cadeau qu’un employeur peut offrir à la société, c’est de créer de l’emploi ». Autrement dit, ce seraient les patrons qui créent l'emploi, comme un geste de générosité suprême, en cadeau à la société. Mais quand il s'agit de faire les comptes, la « chasse aux chômeurs » rend le chômeur responsable de ne pas trouver un patron assez généreux pour lui offrir un job. Quand il s'agit de faire le bilan global du « marché du travail », les patrons veulent faire travailler les personnes âgées plus longtemps, alors qu'il n'y a pas de travail pour les jeunes.
   Depuis des années le patronat profite de réductions de cotisations sociales et d'impôts, sans exigence de création d’emploi. Aujourd’hui, en temps de crise, les patrons exigent davantage de ressources pour détruire de l'emploi : faciliter les licenciements, étendre le chômage économique aux employés, bref, se débarrasser plus facilement de la main d'œuvre dont ils n'ont plus besoin. Et le coût que cela représente, les allocations de chômage, doit être plafonné « selon les moyens budgétaires disponibles », c'est-à-dire, sans faire appel à des moyens comme ceux réservés au sauvetage des banques.
   A juste titre, Anne Demelenne, la secrétaire générale de la FGTB, s'insurge : « Les propositions du patronat sont cyniques. C’est cynique de proposer de remettre les plus de 50 ans au travail alors qu’il y a des milliers de pertes d’emploi sur le terrain. » [1]. Mais quand il s'agit de résoudre le problème des travailleurs, elle se limite à donner des conseils aux patrons et elle s'en remet finalement... au Pacte des générations,[2] cet « accord » monstrueux concocté entre patrons et directions syndicales en octobre 2005, en dépit de deux grèves générales, et qui veut, entre autres, reculer l'âge de la prépension...
   Il y a 70 ans, suite à cette autre crise dont on se souvient maintenant, celle des années 1930, Trotsky préconisait comme première mesure de diminuer le temps de travail, afin que tout le monde ait du travail, sans réduction de pouvoir d'achat. Cette solution reste aujourd'hui encore la seule acceptable pour les travailleurs, c'est la formulation concrète de l'exigence de « faire payer la crise par ceux qui en sont responsables, les capitalistes ».
   Mais il ne suffit pas de le demander gentiment aux patrons. La phrase de la FEB, citée plus haut, se termine par un autre grand mensonge : ce seraient les patrons qui créent non seulement de l'emploi mais aussi « de la valeur ajoutée ». Depuis bien avant Marx, nous savons que ce n'est que le travail qui crée de la richesse, et le vrai souci de tous les patrons, c'est de s'approprier la plus grande partie possible de cette richesse, au détriment du travailleur qui la produit. C'est l’essence de la lutte de classes. La seule façon de défendre les intérêts de notre classe, celle des travailleurs, c'est la mobilisation unitaire, travailleurs avec ou sans emploi, avec ou sans papiers, au-delà des clivages régionaux, travailleurs de sous-traitants ensemble avec ceux des sous-traiteurs, en front commun des différents syndicats et interprofessionnel. Nous saluons la lutte de Bridgestone, IAC, Opel, Carrefour, TEC, parmi tant d'autres, et il est de la responsabilité des directions syndicales d’unifier les luttes, ce que nous devons leur exiger, et faire tant que possible.
Le Soir 3/7/2009
2 Ibidem - « Que je sache, l’évaluation du Pacte des générations est prévue pour 2011. »