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Ligue Communiste des Travailleurs

Section belge de la Ligue Internationale des Travailleurs -
Quatrième Internationale (LIT-QI)

« L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes. » K. Marx

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Juin 2013

 

La direction «    Stations    » de la SNCB Holding a commencé à sous-traiter le nettoyage des grandes gares bruxelloises à la société GOM depuis 2008. Celle-ci avait sous-traitée elle-même cette activité à une autre entreprise: Local Cleaning. Au bout de la chaîne, les nouveaux nettoyeurs travaillaient désormais sept jours sur sept, sans jour de repos, de 22 heures à 6 heures du matin. Ils ne recevaient pas de primes de nuit ni les primes de week-end, pas de congé maladie ni de congé payé. Ils endossaient un statut d’indépendant afin d’éviter à leur employeur d’avoir à débourser des cotisations sociales. Ce que l’on appelle des « faux indépendants ». 

Pour pouvoir imposer ces conditions de travail dégradantes, Local Cleaning faisait appel à des travailleurs roumains en situation précaire et vulnérable, ne connaissant pas ou peu les langues nationales, ne connaissant au départ pas leurs droits ni les organisations syndicales.

Sous-traiter pour contourner le statut

Comme dans beaucoup d’autres cas dans le chemin de fer et dans les marchés publics, la direction Stations sous-traite pour réduire ses coûts en personnel, sans se soucier et en se déresponsabilisant des conditions de travail qu’ils savent bien inhumaines. Pour le marché du nettoyage des gares de Bruxelles, le contrat avec GOM s’est conclut pour 660.000 € HTVA. Tandis que selon les conventions collectives la Centrale Générale (CG) de la FGTB estimait le coût minimum à 1.170.000 € HTVA. La sous-traitance est un moyen utilisé pour contourner ici le statut des cheminots, pour contourner la réglementation de la SNCB et détruire le service public. Il est parfois difficile pour les cheminots qui voient leur travail repris par ces étrangers à se solidariser avec eux, mais c’est bien la seule voie qui pourra permettre de relever les conditions de travail à la hausse, dans l’intérêt de tous les travailleurs du rail, quel que soit leur employeur. D’ailleurs les firmes sous-traitantes sont un danger pour le bien-être au travail de tous    : à Anvers un employé SNCB s’est gravement blessé suite au manque de mesures de sécurité de la firme de nettoyage.

Des victoires issues de la lutte

A partir de 2011, les nettoyeurs eux-mêmes se sont organisés pour dénoncer publiquement les abus, appuyés par les syndicats du nettoyage et du chemin de fer. Une conférence de presse de la Centrale Générale, une pétition sur Internet contre ce dumping social, un préavis de grève de la CGSP Cheminots du district Sud-Ouest contre cette sous-traitance dans leur région, la pression sur la direction par la Régionale de Bruxelles et la médiatisation de toute cette problématique de la sous-traitance ont obligé la direction Stations à s’engager, fin 2012, à exécuter le nettoyage dans les 37 grandes gares du pays par son propre personnel (statutaires et contractuels), sans intervention d'entreprises de nettoyage privées. Pour un total de besoins en personnel supplémentaire de 136 équivalents temps plein ETP, il sera fait appel pour fin 2013 au personnel disponible du Groupe SNCB (20 ETP), complété par des recrutements externes sur une base contractuelle (dont certains via Actiris). Ces promesses d’engagements pris par de la direction ne sont pas le fruit de sa soudaine bonté, ils ont clairement été une victoire et le fruit des plaintes des nettoyeurs indépendants eux-mêmes et de la courageuse lutte de leurs collègues et syndicalistes.

Une pétition pour le réengagement des nettoyeurs

Bien que que ces écrits formels de la direction soient très bien, nous craignons pour l’avenir des nettoyeurs précaires. A Bruxelles, 4 mois plus tard sur le terrain, les sociétés privées sont toujours actives. Les sept nettoyeurs roumains des gares bruxelloises n’en ont encore aucune nouvelle, mais ils craignent de perdre leur boulot. Pire, après y avoir travaillé tous les jours pendant cinq ans, ils risquent de ne pas être réengagés si les contrats passent via Actiris. Imaginez dans quel état serait la gare centrale si le nettoyage ne se faisait pas quelques jours… Nous estimons qu’il serait normal que la direction SNCB reconnaisse leurs années de travail dans des conditions digne du 19ème siècle afin de garder propre les gares, et qu’elle les réengage avec un contrat ou le statut cheminot.

Nous lançons un appel aux cheminots et aux usagers à signer la pétition pour demander leurs engagements dans les nouveaux contrats en bonne et due forme. Ces nettoyeurs sont les travailleurs les plus précaires du rail, c’est notre futur à tous si nous ne faisons rien. Nous vous appelons aussi à vous assurer vérifier que les syndicats continuent à garantir les promesses de la direction Stations en mobilisant si nécessaire. Si la direction de la SNCB montre qu'elle veut réengager les nettoyeurs, l'image de la SNCB en bénéficiera.

N'hésitez pas à nous demander le texte de la pétition en écrivant à l'adresse Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..