10 février 2016
Le syndicat, c'est nous
Ces derniers mois de nombreuses grèves ont eu lieu, que ce soit à la Poste, dans les prisons, et bien sûr à la SNCB. Cette dernière fut un exemple de combativité. En effet, malgré la répression sans précédent (intimidations policières, envoi des huissiers, propagande médiatique brutale et trahison des dirigeants syndicaux du nord du pays), une grande partie du pays a été paralysée durant 48 h !
Voici l'Edito de Notre journal, En Lutte, n° 102
Les camarades cheminots ont montré qu’en luttant, on pouvait faire reculer la direction. Une astreinte a été infligée directement à un cheminot, tentative claire de casser l’action syndicale. Mais la lutte s’organise déjà pour soutenir ce camarade et faire sauter cette astreinte.
Ainsi, les travailleurs résistent avec rage aux attaques du gouvernement Michel-De Wever.
Cette colère s’était déjà exprimée massivement dans les rues de Bruxelles le 7 octobre dernier. Et la combativité est toujours là aujourd’hui. Cependant, le résultat de la lutte de classes en Belgique reste favorable au gouvernement et aux patrons, qui continuent à faire passer leur programme d’austérité sans rencontrer de résistance organisée d’envergure de la part des directions syndicales. Les luttes, quand elles sont organisées, le sont timidement, en ordre dispersé ; ou elles sont carrément stoppées par nos directions syndicales. Ce gouvernement avance sans trop de difficultés, comme se le félicite Charles Michel : « Et je dis que la concertation sociale a bien fonctionné en 2015. » 1 En effet, on en a avalé, des couleuvres, en 2015 !
Pour arracher des victoires et reprendre la main, notre classe doit resserrer les rangs et rejeter les discours tant racistes que régionalistes qui sont là pour nous diviser et nous affaiblir dans nos luttes.
De plus, nous devons mener deux combats. Premièrement, celui contre les plans d’austérité, ce qui implique de nous organiser avec nos collègues et de les convaincre que seulement la mobilisation nous permettra de faire reculer ces mesures. Mais le pessimisme et la dé- moralisation existent bien à la base à cause des nombreuses trahisons de nos dirigeants syndicaux qui signent des accords avec le patronat dans notre dos en nous jurant, la main sur le cœur, qu’ils n’accepteront pas l’austérité, qu’ils vont se battre jusqu’au bout !
Et c’est là notre deuxième combat : dénoncer les magouilles du syndicalisme de concertation, les promesses non tenues, les divisions régionalistes, entre secteurs, entre syndicats, et les accords secrets. Que vont faire nos dirigeants syndicaux de nos luttes, de nos sacrifices ? Négocier, comme dans d’autres luttes passées, les mêmes mesures un peu aménagées pour faire passer la pilule ?
Ne les laissons pas faire et exigeons des assemblées pour décider de la suite de nos luttes. Votons-y des motions de solidarité et des actions de soutien aux luttes en cours, telles que les motions de solidarité avec les cheminots, comme celle d'ALR, publiées dans ce journal ! Reconstruisons un rapport de force à partir des luttes en cours. Car malgré les difficultés, notre classe lutte bien, comme elle le peut ! A nous de nous organiser à la base, car le syndicat, c’est nous ! Cette année, les élections sociales sont l’occasion de débattre de nos luttes et d’élire des délégués combatifs. Utilisonsles pour faire entendre notre voix et avancer un programme pour nos syndicats. Avançons, car ensemble, grâce à nos luttes, nous pouvons faire reculer ce gouvernement !