3 juillet 2018
Solidarité internationale avec la lutte du peuple argentin
Non à la persécution contre Sebastián Romero
Depuis décembre 2015, un gouvernement de droite, sous la présidence de Mauricio Macri, a succédé en Argentine aux 12 ans de règne de Nestor Kirchner, puis de sa femme, Cristina Kirchner. Des mesures du gouvernement Macri, qui visent à avancer davantage dans les plans d'austérité des Kirchner ont suscité une vague de mobilisations des travailleurs, en particulier contre les plans de réforme du système des pensions et de réforme de la loi du travail. Ces luttes se sont intensifiées en 2017, avec une première grève générale en avril.
Le 18 décembre 2017, la nouvelle loi des pensions devait être votée au Congrès .Une autre grève générale a alors eu lieu, et plus de 300 000 personnes, des cortèges de beaucoup d'usines, de syndicats, de partis, sont descendus dans la rue à Buenos Aires pour protester contre cette nouvelle loi. Le gouvernement Macri a répondu avec une répression acharnée. Plusieurs manifestants ont dû être hospitalisés, et il y a actuellement plus de 500 détenus, et plus de 60 déférés aux juges.
Macri a alors déclenché une « chasse aux leaders », avec des poursuites sous les prétextes les plus futiles. Est particulièrement visé Sebastian Romero, ouvrier chez General Motors depuis 2005, militant depuis 2012 du PSTU(A), la section argentine de la LIT-QI, délégué syndical de 2012 à 2014, puis non réélu à cause d'une fraude concoctée entre la bureaucratie syndicale du SMATA et les patrons. Il était toutefois la direction reconnue par ses camarades de travail, en particulier lors d'une lutte fin 2017 contre la suspension de 360 camarades convenue entre le SMATA et les patrons. Une lutte grâce à laquelle beaucoup de camarades ont récupéré leur job.
Dans ce contexte, Sebastian a dû passer à la clandestinité, et dans ces conditions, il a écrit une émouvante Lettre au camarades, que nous avons publié dans le n°110 deEn Lutte(p.3)
La solidarité internationale s'impose.
Le gouvernement a violemment réprimé des milliers de travailleurs dans la Plaza Congreso au service de ses lois contre les retraités et le peuple. Des dizaines de détenus, des blessés graves et des camarades qui ont perdu la vue. Macri doit assumer ses responsabilités, et destituer immédiatement la ministre Bullrich et les autres coupables. Ce sont eux les violents.
Les soussignés exigent des autorités politiques et judiciaires la cessation de l'escalade répressive et du harcèlement contre l'ensemble des travailleurs et du peuple et leurs organisations. La persécution de Sebastián Romero doit cesser et les procès contre les autres camarades doivent être annulés.
Dans le même temps, nous exigeons le maximum d'unité et de solidarité de l'ensemble des organisations politiques, sociales, syndicales et des droits de l'homme pour stopper la situation. (20/12/2017)
Une Déclaration, publiée ci-contre, a déjà été signée par les différents partis de gauche en Argentine, en unité d'action, ainsi que par beaucoup de syndicats argentins et aussi des partis, des syndicats et des organisations de Défense des droits de l'Homme dans plusieurs autres pays. Vous pouvez la signer, en envoyant un mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
D'autre part, il faut aussi des contributions financières pour la campagne contre la persécution de Sebastián.
Les luttes qui traversent le pays et l'immense solidarité nationale et internationale avec Sebastián ont montré au gouvernement que les travailleurs ne sont pas prêts à se rendre. C'est pourquoi, en plus de l'ordre international d'arrestation, les intimidations, les attaques et les perquisitions domiciliaires, Macri cherche maintenant la voie judiciaire de l'argent. Rodriguez Larreta, le chef de gouvernement de Buenos Aires, a déjà annoncé une plainte contre Sebastian, le PSTU [la section argentine de la LIT-QI] et plusieurs organisations de gauche, demandant 17 millions de pesos [un demi million d'euros] pour les « dommages causés » le 18 décembre. Ils veulent que nous, les travailleurs, nous continuons à payer, alors que ce sont eux qui volent des millions au retraités pour payer la dette extérieure au FMI et favoriser les entrepreneurs.
Qui plus est, la voie judiciaire qui vise à punir les travailleurs est également pleine d’embûches. Après les rejets successifs des appels pour qu'ils n'arrêtent pas Sebastian, nous avons fait appel à la Cour suprême. Rien que cet appel, dans lequel nous n'avons aucune confiance, nous coûte une quinzaine de milliers d'euros. Nous voulons épuiser toutes les instances et montrer clairement pour qui joue la justice.
Pour tout cela, en plus de votre soutien et de votre solidarité, nous avons besoin de votre contribution financière. Comme vous le savez, le PSTU est un parti ouvrier et ne reçoit de l'argent de nulle part ailleurs que de la contribution de ses militants et camarades. C'est pourquoi, afin de soutenir la campagne contre la persécution, les instances légales et ce qu'il faut pour que Sebastian retrouve sa liberté comme n'importe quel travailleur, nous avons besoin de votre aide matérielle aussi. Vous pouvez verser une contribution sur le compte de la LCT (Ligue Communiste des Travailleurs - BE83 6528 5492 2215) avec la mention: Solidarité Sebastian Romero. Comme disait Sebastián :