Les médias ont beaucoup parlé des scandales à répétition chez bpost. Que ce soit dans le scandale de l’attribution des marchés publics ou de la rémunération de « détachés » de l’entreprise auprès de la ministre des entreprises publiques, bpost montre que malgré ses 51% de participation de l’Etat, c’est bien une entreprise privée cotée en bourse, pour qui tous les coups sont permis pour s’approprier des contrats. Une entreprise qui paye des salaires du niveau d’un cabinet ministériel alors que ses travailleurs sont payés une misère…
Mais on parle peu du véritable sale coup que la direction prépare : le licenciement de 6500 personnes révélé récemment dans la presse, annoncé lors d’une réunion de la direction de bpost l’été dernier avec tous les vice-ministres du gouvernement. Ce plan social est un pas logique vers une privatisation encore plus importante du service public qu’était notre ancienne Poste. Lors de son audition ce 16 mai à la chambre, le CEO de bpost, Jos Donvil se contredisait en affirmant qu’ « il n’y a pas de plan social en vue", mais, vu la diminution du courrier, que, « oui, il y a des restructurations ».
De leur côté les directions syndicales tentent de rassurer les travailleurs en présentant fièrement la nouvelle convention collective de travail (CCT) qu’ils ont signée. Sur ce point, il faudrait être rassuré que, d’ici 2024, il n’y aura « pas de licenciement sec, sauf exception prévues ». Mais il nous semble que c’est plutôt un aveu qu’un plan de licenciement est bel et bien prévu…
Face à la surcharge de travail insupportable et à la réorganisation, des blocages des centres de Liège et de Charleroi ont éclatés, ralentissant l’activité de bpost qui a fait appel à des huissiers pour lever les piquets et débloquer le centre de Charleroi. La réaction brutale de la direction prouve qu’elle à peur de l’action des travailleurs, cela prouve que l’outil de la grève est efficace.
C’est à la veille de ces action que le tract de la CSC disait : «Donnons une image positive de notre Entreprise pour avoir toutes nos chances de pérenniser voire, d’accroître nos emplois. ». Exactement le même chantage à l’emploi que la direction, sauf que cela vient d’un de nos syndicats: ne faites pas grève ou votre emploi ne sera pas garanti. Comme si l’argent gagné par bpost était réinvestit dans le bien-être des travailleurs ! Pour la CSC, les actions doivent être localisées où c’est « inévitable »…
Il faut au contraire une réponse collective sur l’ensemble des centres et bureaux et établir une bonne coordination entre les travailleurs des différents sites. Il est urgent que les syndicats organisent des assemblées des travailleurs pour discuter des problèmes actuels que pose la réorganisation, du manque de personnel, de toutes leurs revendications, doutes et inquiétudes. Il faut que les travailleurs décident collectivement des actions et négociations à mener et des revendications à avancer.