« Beaucoup de Voix, une seule Lutte »
La Rencontre Latino-américaine et des Caraïbes des Travailleurs (Encuentro LatinoAmericano y Caribeño de Trabajadores - ELAC), convoquée par Conlutas du Brésil, la COB bolivienne, Batay Ouvriye d'Haïti, la Tendance Classiste et Combative d'Uruguay, la Coordination Syndicale du Paraguay et le Courant Classiste Unitaire Révolutionnaire Autonome (CCURA) du Venezuela, a eu lieu les 7 et 8 juillet à Betim (Minas Gerais - Brésil), avec la devise « Beaucoup de Voix, une seule Lutte ».Environ 500 syndicalistes et militants sociaux d'Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Costa Rica, Equateur, Salvador, Haïti, Mexique, Paraguay, Pérou, Uruguay et du Venezuela y ont participé (150 de délégations internationales et 350 du Brésil). Comme invités, il y avait des militants d'organisations syndicales et de la gauche révolutionnaire des Etats-Unis, Suisse, Suède, Russie, Portugal, Irlande, Afrique du Sud, Espagne, Argentine et d’Uruguay.
Il faut signaler l'importance particulière de la présence de l'ILWU (International Longshoremen and Warehousemen Union) - Local 10, le syndicat des travailleurs portuaires de San Francisco, Etats-Unis, (qui joue un rôle significatif dans les luttes et les marches pour les droits des travailleurs immigrants, et dans les mobilisations contre la guerre impérialiste en Irak et en Afghanistan) et de la présence des conducteurs de la TMB (Transports Métropolitains de Barcelone) qui venaient de mener une grève victorieuse. D'autre part, le Mouvement National des Victimes de Crimes d'État (MO-VICE) de Colombie a envoyé une salutation fraternelle.
Outre les sessions plénières, dix groupes thématiques se sont réunis sur différents sujets : ressources naturelles, jeunesse, éducation, services publics, femmes, droits de l'Homme, travailleurs industriels, transports, travailleurs de la campa-gne et travailleurs du secteur privé.
La commission des droits de l'Homme a eu une importance spéciale, pour répondre aux politiques de criminalisation des mouvements sociaux menées par différents gouvernements dans des pays de l'Amérique latine et des Caraïbes. En ce sens, Américo Gomes, dirigeant du Syndicat des Avocats de Sao Paulo, a affirmé dans le rapport de son groupe : « Nous, les opprimés, nous avons le droit à la rébellion, le droit d'organiser des piquets, le droit de faire face aux briseurs de grève, le droit à l'autodéfense. »
L'engagement a été pris d'agir de façon unifiée pour préparer des ac-tions de classe le Premier mai 2009, et de faire une semaine de lutte anti-impérialiste entre le 13 et le 17 octo-bre 2008. Cette semaine de lutte, les campagnes et les initiatives se concentreront autour des six princi-paux axes approuvés : 1) la lutte contre la criminalisation des mouvements sociaux et en défense du droit d'organisation (ayant comme centre ce qui se passe en Colombie, avec la persécution et l'assassinat de militants et de dirigeants syndicaux et populaires) ; 2) la lutte contre les plans impérialistes de militarisation (avec comme principale expression la lutte contre l'occupation d'Haïti) ; 3) la lutte contre l'impérialisme et pour le non paiement de la dette externe ; 4) la lutte contre les réformes néo-libérales et leurs consé-quences ; 5) la lutte pour les ressources naturelles et l'énergie ; et 6) la lutte contre les impacts de la crise alimentaire dans le monde.
A la fin des travaux, tous les participants ont chanté les couplets de l'Internationale, dans beaucoup de langues différentes, avec beaucoup d'émotion. Pour le succès remporté à l'issue de ce grand effort, la LIT-QI salue cette Rencontre et fait siens les mots de Dirceu Traverso de Conlutas :
« La victoire manifestée dans le sentiment de tous ceux qui ont été présents dans l'ELAC s'explique seulement par les luttes et la résis-tance que nous représentons, par les accords politiques et programmatiques que nous construisons, en res-pectant les particularités de chacun et les différences existantes, et par la présence de tous ceux qui y ont participé. Cette présence, avec tous les efforts faits pour l'obtenir, a été la concrétisation de la compréhension de la nécessité d'avancer dans une conception internationaliste des luttes que nous menons dans chaque pays. Nous devons maintenant commencer à concrétiser l'unité et la solidarité internationale, tellement nécessaires. »