Pour les droits des femmes et des travailleuses
Un extrait du programme du Mouvement au Socialisme,* approuvé en 1985
La catastrophe du capitalisme argentin frappe la femme, surtout si elle est une travailleuse. La femme ouvrière au foyer est accablée par la ruine de son économie familière. Si elle sort à travailler pour alléger le budget, elle est victime d'une double exploitation : l'emploi ne la libère pas de la charge du travail ménager et du soin des enfants. En outre, elle reçoit un salaire inférieur à celui de l'homme, bien qu'elle fasse un travail égal. A cela s'ajoutent un tas de discriminations machistes, des préjugés et une législation de troglodytes, anti-féminine, inspirée par les curés. Contre cela, le MAS arbore la bannière des droits des femmes :Egalité de salaires et d'opportunités pour les femmes dans tous les postes de travail ; des crèches pour les enfants des travailleuses et des étudiantes, absolument gratuites et qui fonctionnent toute la journée ; allongement du congé payé pour maternité et diminution des heures de travail sans perte de salaire pendant les premières années de l'enfant.
Pour un salaire additionnel de 50 % du salaire minimum, pour la mère célibataire. Pour une allocation de 30 % du salaire minimum pour chaque enfant mineur d'âge, pour la mère qui travaille. Pour une pension de retraite pour la femme au foyer.
Suppression de toute mesure ou législation qui restreint les droits de la femme en faveur des hommes. Pour l'exercice partagé de l'autorité parentale, et pour son attribution à la femme, après la séparation des conjoints, si c'est elle qui assume l'éducation des enfants.
Participation de la femme dans tous les organismes et institutions, de façon proportionnelle à sa participation dans la base : si dans un syndicat, cinquante pour cent des travailleurs sont des femmes, elles doivent occuper le même pourcentage dans les postes de responsabilité.
Pour le divorce sans restrictions, par la volonté de n'importe lequel des conjoints, et avec une démarche rapide et gratuite. Suppression de toute discrimination ou de différence juridique entre les enfants légitimes et les naturels, ainsi qu'entre la famille dite légitime et la constituée de fait.
Pour le droit de la femme sur son propre corps : elle seule a le droit de décider de sa maternité ! Pour une éducation sexuelle ample, égalitaire et scientifique, y compris l'information sur les méthodes contraceptives. Pour la dépénalisation immédiate de l'avortement, évitant ainsi qu'il continue à être pratiqué dans les pires conditions d'hygiène et de sécurité, par des profiteurs et des personnes dépourvues de préparation professionnelle. Il est urgent d'élaborer une nouvelle législation qui traite ce grave problème social sur des bases scientifiques, contemplant les droits de la femme et rejetant les approches répressives et hypocrites comme celles qui sont en vigueur actuellement.
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* Le Movimiento al Socialismo (MAS) était le nom de la section argentine de la LIT-QI à l'époque.