Des enfants menacés pour être nés au mauvais endroit !
Comme chaque année lorsque les vacances approchent, la menace d'expulsion de sans-papiers pèse plus lourdement. Il s'agit aussi notamment de milliers d'enfants, qui fréquentent nos écoles, mais qui n'obtiendront pas de points selon le nouveau système de sélection d'Annemie Turtelboom, ministre de la politique de migration et d’asile.La ministre veut bien « ouvrir d’une manière appropriée nos frontières à l’immigration... puisque l’on doit faire face dans certains secteurs à des métiers en pénurie »; Mais pour elle, il n'est pas question de prendre en charge les enfants, de ces travailleurs devenus tout à coup « utiles » : « On ne peut pas se servir du regroupement familial pour obtenir un séjour légal en Belgique ». Et son excuse est : « qu'il n’est pas possible d’accueillir tout le monde ».(Le Soir 06.06.2008)
Mais les enfants, choisissent-ils leurs camarades de jeu selon l'endroit où ils sont nés ? Les mamans à la porte de l'école, bavardent-elles avec une maman plutôt qu'une autre selon qu'elle soit née en Belgique ou au Maroc ? Les enseignants prennent-ils soins d'un enfant plutôt que d'un autre selon qu'il ait des papiers ou non ? Alors pourquoi nos parlementaires et nos ministres font-ils la différence ?
Sous le nom d'immigration « choisie » se cache la vielle politique d'antan quand les armateurs des navires choisissaient chaque matin les travailleurs les plus costaux pour décharger leurs bateaux. Les patrons choisissent ceux qui ont le droit de rester parmi nous, tant qu'ils sont en capacité de travailler, et encore sans prendre en charge leur famille !
Aujourd'hui, dans notre société « démocratique », la discrimination est toujours loi. Autant la discrimination selon la race, longtemps en vigueur sous l'apartheid en Afrique du Sud et toujours actuellement en Israël, n'est plus considérée comme légale dans notre pays; autant une discrimination selon le lieu de naissance reste d'application, avec tout l'arsenal de répressions, y compris la prison pour des enfants.
Nous saluons la solidarité des voisins, des enseignants, des travailleurs qui n'acceptent pas cette discrimination. Peut-être faudrait-il former dans chaque école un comité de défensedes sans-papiers, et exiger des syndicats qu'ils organisent leur défense, car il s'agit bel et bien de l'intérêt de tous les travailleurs et de leurs familles.
NON à la circulaire Turtelboom !
Arrêt des expulsions ! Suppression des centres fermés !
Avec ou sans papiers, nous sommes tous des travailleurs !
Régularisez tous les sans-papiers !
Tous à la Manifestation
Vendredi 20 juin - 18 heures
Maison communale de Schaerbeek
(place Colignon)
