Les travailleurs du Nord et du Sud ne paieront pas la crise !
Le 1er Mai est un jour de célébration de la lutte sociale internationale, qui nous rappelle que nos acquis ont été gagnés au prix de luttes ardues. Les « sans-papiers » vivent dans nos sociétés sans accès à ces droits.Ces travailleurs du Sud, isolés, délocalisés de l'intérieur, colonisés dans la métropole, ne bénéficient d'aucune victoire sociale telle que le salaire minimum, les conventions collectives, l'assurance maladie, la sécurité sociale, les congés payés,... En plus de cette situation de emi-esclavage, ils sont menacés en permanence d’être arrêtés, enfermés et expulsés. Ils vivent dans la peur et se cachent, sans pouvoir revendiquer leurs droits sur leur lieu de travail. A ce titre, ils nous rappellent bien que nos droits ne survivent que dans un combat de tous les jours.
De toute évidence, ceux à qui profite cette situation peuvent compter sur le gouvernement, quelle que soit sa couleur, qui maintient ces hommes et ces femmes dans la clandestinité et consacre des millions pour organiser cette politique de l’exclusion et de la peur. Alors qu'en matière de régularisation, plus rien n'a été fait depuis 1999, la répression de la misère, elle, s'accroît toujours. Du petit patron aux grosses entreprises usant de la sous-traitance en chaîne, tous utilisent cette main d’œuvre flexible et bon marché pour se défaire de leur cotisation sociale et accroître leurs profits.
L’hypocrisie institutionnalisée : le gouvernement belge – parfaitement au courant de la surexploitation des sans-papiers – continue sans honte à se définir comme un pays « démocratique et respectueux des droits de l’Homme », tout en consacrant dans les faits l’impunité des employeurs par la non-application des sanctions pénales et le blanchiment d’argent : les revenus procurés par cette filière illégale sont blanchis par la consommation des sans-papiers (se nourrir, se loger, se soigner, etc.). Pour ces raisons, l'absence de régularisation incrimine bel et bien l’ensemble de la population.
Dans un contexte de progression du chômage, on pourrait affirmer que les sans-papiers « volent » le travail des travailleurs réguliers, mais le système est plus pernicieux. En effet, en utilisant les sans-papiers dans des conditions imposées par l’employeur, auxquelles nul travailleur belge ne voudrait être soumis, patrons et gouvernement font pression sur le marché du travail en nous disant à tous : « Si tu refuses des conditions de travail plus dures, je te vire. Il y a beaucoup de gens qui rendraient ton job ». L’ensemble des étudiants et des travailleurs, avec ou sans papiers, se doit de refuser ce chantage organisé et lutter pour les mêmes droits pour tous ! C'est unis et non divisés que les travailleurs de ce pays ont acquis leurs droits, c'est unis qu'ils les consolideront. Défendre les plus faibles d'entre-nous n'est-il pas le moyen le plus efficace de nous défendre tous?
Voilà le message du 1er Mai.
Dès lors, tandis que la crise du système capitaliste s'approfondit, pressant toujours plus le patronat et le gouvernement à maintenir ces hommes, femmes et enfants dans l'exploitation et la répression ; tandis que le pouvoir d'achat diminue, que les licenciements se multiplient alors que les banques et les entreprises se voient allégées en cotisations patronales et assistées à coups de milliards ; tandis que les mouvements sociaux ne cessent de s'amplifier en Grèce, en France, en Guadeloupe, en Italie, en Espagne,... contre les mesures de précarisation des travailleurs et des jeunes, contre les coupes sombres dans les dépenses des services publics, contre les réformes de privatisation de l'enseignement, contre le fichage et le durcissement du régime, *il est urgent de s'unir, étudiants, travailleurs avec et sans papiers, afin de lutter pour un meilleur salaire, un meilleur emploi, pour des papiers et pour le droit au travail décent pour tous !
En ce 1er Mai 2009, les travailleurs sans-papiers et les comités d'action et de soutien appellent l'ensemble des étudiants, des travailleurs et des organisations syndicales, ainsi que toute autre organisation et collectif, à les rejoindre et à manifester ensemble en signe de solidarité. A Bruxelles, la manifestation partira de l'Office des Étrangers, Place Símon Bolívar, à 13h30 pour rejoindre le cortège syndical de la FGTB à 15h30, au siège de la FMSB, 111 Rue du midi, jusqu'à la Place Rouppe. *Soyez à nos côtés afin de faire de ce 1er Mai un jour de mobilisation et de solidarité de tous les travailleurs, d'ici et d'ailleurs, avec ou sans emploi, avec ou sans papiers !
Comité d'Action et de Soutien aux Sans-Papiers (CASSP, FUSL)
Collectif de Soutien aux occupants (CoSou, UCL)
Comité d'Action et de Soutien de l'ULB (CAS-ULB)
Comité de Soutien aux Sans-papiers de Namur (CoSSNam, FUNDP)
Groupe d'Etudiants de Soutien aux Sans-papiers (GEST-ISFSC)
Steun en Aktie Comité (VUB)
Comité d'Action et de Soutien de l'HELB (CAS-HELB)
Collectif de soutien médico-social de l'ULB