Toute notre solidarité avec Pablo Hasél et ceux et celles réprimé(e)s pour avoir prit sa défense
Assez de la répression policière et de l'impunité ! Abrogation immédiate de la loi Mordaza et de tous les articles anti-démocratiques du code pénal ! Liberté d'expression !
Corriente Roja, section de la LIT-QI de l’Etat Espagnol
20 février 2021
La réaction dans les rues après l'emprisonnement du rappeur Pablo Hasél ne s'est pas faite attendre : l'indignation face à ces absurdités antidémocratiques mobilise des milliers de personnes dans les principales villes de l'État. Même la presse internationale s'est faite l'écho de cette injustice flagrante qui, malheureusement, n'est pas un cas isolé. L'État espagnol est le pays qui compte le plus grand nombre d'artistes emprisonnés au niveau international, avec un total de 14 prisonniers à l'heure actuelle. Nous nous souvenons tous du célèbre cas des Marionnettistes ou du rappeur Valtonyc, exilé depuis plus de 2 ans maintenant, fuyant pour la même charge qui tombe maintenant sur Hasél.
Il existe une série d'articles du code pénal qui menacent le droit à la liberté d'expression, comme l’article 491, qui inclut les crimes pour "insulte à la couronne", le 578 pour "glorification du terrorisme" (pour lequel Hasel et Valtonyc sont condamnés) ou le 525, qui protège les "sentiments religieux" et pour lequel l'auteur de "chatte insubordonnée", né à Malaga, a été jugé. Au total, l'État espagnol a traité 128 peines de prison pour des délits d'expression. Nous devons exiger du "gouvernement le plus progressiste de l'histoire" l'abrogation immédiate des articles du Code pénal qui n'ont d'autre but que de faire taire les voix critiques contre un régime autoritaire né du régime de Franco, qui trouve son expresion maximale dans la Monarchie, liée à l'Église et garante de l'unité forcée de "l'Espagne".
Nous ne pouvons pas non plus nous permettre de continuer à être réprimés pour avoir protesté contre ces atteintes à nos libertés démocratiques. L'abrogation de la "loi du bâillon" (loi Mordaza) est une revendication de la rue depuis son imposition en 2015 et une stratégie électorale du PSOE et des Podemos, qui pendant leur campagne nous ont promis sans aucun signe qu'elle se concrétisera. La "loi Mordaza" est une autre attaque contre notre liberté d'expression car elle donne libre cours aux abus de la police lors des manifestations et impose des sanctions disproportionnées pour le simple fait d'exercer notre droit de protester.
Nous condamnons les abus de la police lors des manifestations pour l'emprisonnement de Pablo Hasel, qui a conduit à la perte d'un œil d'une jeune fille de 18 ans à Barcelone. Nous exigeons l'épuration des responsabilités de ce fait et la libération immédiate et sans charge des détenus, qui sont déjà plus de 40 dans tout l'État.
On ne peut pas non plus passer sous silence la récente assemblée judiciaire autour du cas Hasél puisque, avant la réaction dans la rue et la répudiation populaire de cette atteinte à nos libertés, l'Audience nationale de Lleida a infligé une nouvelle peine de 2 ans et demi au rappeur, 3 jours après son incarcération, pour une prétendue menace qu'il aurait faite en 2017 à un faux témoin qui avait couvert certains gardes civils dans un procès contre eux pour agression sur un mineur. Ce n'est rien d'autre qu'une tentative de la justice du Régime, soutenue par le gouvernement, de retourner l'opinion publique contre Hasél afin que son emprisonnement ne soit pas associé à la violation de notre droit à la liberté d'expression. En outre, le double critère de la justice franquiste est évident : les agressions policières restent impunies alors qu'elles ajoutent des années à la peine de Hasel.
Depuis le Corriente Roja, nous demandons au gouvernement d'intervenir :
Libération immédiate et sans charges de Pablo Hasél et de tous et toutes les condamné(e)s pour avoir combattu !
Absolution de tous les prisonniers et exilés politiques !
Abrogation de la loi sur Mordaza et de tous les articles antidémocratiques du code pénal !